Hier, lors d'un point presse, le ministère de la Santé est revenu sur les dangers qui nous guettent à l'approche de l'été. Canicule, noyades, mais surtout moustique tigre font partie de cette liste. Pour le Dr Benoit Vallet, directeur général de la santé, le risque de transmission et de dissémination du chikungunya est « beaucoup plus important » cette année, dans les six régions métropolitaines où est installé le moustique Aedes albopictus : Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Aquitaine. Même son de cloche du côté de l'Institut de veille sanitaire (InVS) par la voix de son directeur scientifique Jean-Claude Désenclos, qui a déclaré au Parisien « la probabilité pour qu'une épidémie (de chikungunya) se déclare en France métropolitaine cet été est bien plus importante que les années précédentes. »
47 cas importés de chikungunya en métropole depuis mai
Face à ces paroles peu optimistes, les chiffres parlent malheureusement d'eux-mêmes. Du 1er mai au 6 juin, 121 cas suspects de dengue ou de chikungunya ont en effet été signalés à l'InVS dans les 18 départements métropolitains où le moustique Aedes albopictus est implanté. Parmi eux, les Agences régionales de Santé recensent 15 cas importés de dengue qui ont été confirmés. Et 47 cas importés de chikungunya eux aussi confirmés. Il n'y a eu aucun cas autochtone, précise aussi l'Institut. Le 22 mai, le recensement faisait état de 15 cas de chikungunya et de 8 cas de dengue.
Les Antilles françaises fortement touchées
Enfin, depuis six mois, les Antilles françaises connaissent elles aussi une situation inquiétante. Là-bas, le virus a touché 8 % de la population martiniquaise (31 270 cas entre décembre et mai) et 7 % des habitants de Guadeloupe (28 320 cas) pour cette seule année.
Pour rappel, le chikungunya se caractérise par de fortes fièvres, et d'importantes douleurs articulaires, des courbatures. Si vous ressentez ces symptômes, il y a deux impératifs à respecter : « prendre du paracétamol (mais pas d'anti-inflammatoire type aspirine) et consulter immédiatement un médecin », informait récemment dans le quotidien régional L'Indépendant le Dr Julian Cornaglia, du service de maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital de Perpignan.
Département et année d'implantation du vecteur Aedes albopictus en France métropolitaine (Source : InVs)