Stabiliser sa maladie donc la glycémie , c’est l’espoir de tout patient diabétique. Des formes plus lentes du produit sont en développement et font l’objet de plusieurs présentations au congrès de l’American Diabetes Association (ADA) qui se tient du 13 au 17 juin à San Francisco. Leur plus : elles réduisent non seulement le nombre de piqûres pour le malade, mais permettent de mieux normaliser la glycémie.
Imiter le corps avec des injections
Le pancréas des diabétiques ne sécrète plus, ou plus assez d’insuline. Ils sont donc traités par injections de cette hormone. L’insuline passe alors dans le sang et régule la glycémie (concentration de sucres dans le sang). Un traitement lourd, mais le seul disponible à ce jour pour les patients atteints de diabète de type 1.
Il existe deux types d’insuline : une forme rapide et une forme lente. La première est injectée après chaque repas, la seconde une à deux fois par jour selon sa catégorie. Elles s’approchent au mieux de l’action du pancréas, comme l’explique le Pr Ronan Roussel, du service de diabétologie, endocrinologie et nutrition à l’hôpital Xavier-Bichat (Paris).
Pr Ronan Roussel, service Diabétologie-Endocrinologie-Nutrition à l’hôpital Xavier-Bichat (Paris) : « On a réussi à imiter ce que produit le corps : une bouffée d’insuline au moment des repas, et de l’insuline un peu tout le temps. »
Des hypoglycémies nocturnes
« On a des traitements oraux, qui ne sont pas de l’insuline, mais aident le corps à se mettre dans une situation où il a moins besoin d’insuline », ajoute le Pr Roussel. Ces traitements ne sont indiqués que dans le diabète de type 2, et n’ont en aucun cas vocation à remplacer l’insuline, même s’ils permettent de réduire le nombre d’injections quotidiennes. Dans ce domaine, les progrès sont d’ailleurs notables. Actuellement, les insulines lentes peuvent durer entre 10 et 24 heures, selon les spécialités. Mais ces produits sont encore trop variables, et les hypoglycémies nocturnes ne sont pas rares.
Pr Ronan Roussel : « Avec les insulines, il y avait un peu trop d’hypoglycémies la nuit. Une solution était de mettre moins d’insuline, l’autre d’avoir une insuline encore plus douce. »
Cette nouvelle gamme, pas encore sur le marché, permettrait de stabiliser les patients. Leur efficacité va jusqu’à 30, voire 40 heures après l’injection. Le mode d’administration resterait le même : une injection quotidienne. Mais les patients gagneront sans conteste en stabilité dans leur glycémie, souligne le Pr Roussel. Ces produits constituent même l’avenir du traitement des diabètes.
Car les pancréas artificiel, bio-artificiel et autres percées techniques sont encore mal maîtrisées. Ils concernent souvent seulement les patients diabétiques de type 1. Pour le Pr Roussel, la médecine a atteint son maximum sur le plan médicamenteux. A l’avenir, il faudra développer l’accompagnement des patients, afin de réduire au maximum les complications de la maladie. Mais le futur ne sera pas si différent pour le patient.
Pr Ronan Roussel : « Peut-être qu’un jour, un coach d’activité physique sera pris en charge. Mais le patient aura toujours besoin de comprimés, d’injections d’insuline et de contrôler sa glycémie. »
L’insuline, une hormone unique qui manque aux diabétiques L’insuline est une hormone sécrétée par les cellules bêta du pancréas. Elle a une fonction anabolisante, qui aide à la construction des tissus et la fabrication d’énergie. Elle maintient aussi la concentration de sucre dans le sang à 1 g par litre. Sa fonction est unique, elle est donc précieuse. Mais les patients diabétiques n’en sécrètent plus, leur glycémie est donc instable. Actuellement, la médecine ne sait pas réparer ces cellules bêta. Il est donc nécessaire de fournir cette hormone unique à l’organisme, via un traitement par injections. |