Menthe fraîche, banane, fraise sauvage, Mojito et autres saveurs toujours plus exotiques et attirantes pour le vapoteur, le marché de la e-cigarette n’en finit pas de se développer et surtout de faire preuve d’imagination. En effet, selon une étude publiée dans un supplément de la revue du BMJ Tobacco Control et réalisée entre mai et août 2012 et entre décembre 2013 et janvier 2014, les consommateurs sont confrontés à une explosion commerciale. 10 nouvelles marques de cigarette électronique débarquent chaque mois sur Internet et pas moins de 240 nouveaux arômes font leur apparition simultanément.
Les arômes fruités ou goût alcool les plus populaires
Pour mener à bien leur analyse, ces chercheurs américains ont uniquement observé les sites Internet en langue anglaise. C’est ainsi qu’en janvier 2014, ils révèlent que 466 marques de cigarettes électroniques étaient disponibles sur le web et plus de 7760 arômes de liquide. Presque toutes les marques proposaient les goût tabac et mentholé saveurs.
Juste derrière, les arômes plébiscités étaient les fruités, suivi des saveurs desserts ou bonbons, et enfin les arômes au goût de boissons alcoolisées tel que Mojito, pina collada ou encore rhum vanille par exemple.
Les plus anciens misent plus sur la qualité des produits
Ces chercheurs ont par ailleurs mis en évidence une différence de stratégie marketing entre les marques les plus anciennes sur le marché et les derniers arrivés. En effet, les premiers misent sur la qualité de leur produit et le côté « sain » par rapport à la cigarette traditionnelle, les nouvelles marques, elles, jouent sur la grande diversité de saveurs et de produits proposés. « Il semble que les nouvelles marques ne souhaitent pas être comparées aux cigarettes qui sont associées à l'image du cancer », souligne Shu-Hong Zhu, directeur du Centre de recherche sur le tabac de San Diego (USA), l'un des auteurs de l'étude.
Attention à une réglementation trop sévère
Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), l'organisme régulateur, a récemment classé la e-cigarette comme un produit du tabac. Ainsi, bien que la vente aux mineurs soit interdite, cette mesure ne couvre cependant pas Internet, où près de la moitié de la quantité totale de cigarettes électroniques sont achetées, expliquent ces chercheurs.
Si les auteurs de cette enquête soutiennent les règles obligeant les fabricants de e-cigarettes à afficher les ingrédients et les niveaux de nicotine, ils mettent pourtant en garde ceux qui voudraient établir des règlements trop sévères concernant ces produits. Selon eux, cela favoriserait les marques avec le plus fort soutien financier, celles détenues justement par les industriels du tabac. « Une réglementation trop sévère fait courir le risque de changer seulement la part des différentes marques de e-cigarettes plutôt que de réduire la prévalence du tabagisme, concluent les auteurs. L'objectif le plus important dans cette régulation devrait être de réduire le nombre de fumeurs de cigarettes (Ndlr:traditionnelles). Les cigarettes sont le produit du tabac le plus mortel, tuant la moitié de leurs utilisateurs ».