Le terme d’autiste fait désormais partie du langage moderne ; un terme détourné de sa vraie signification. En effet, est autiste dans le langage populaire, celui qui est un peu timide, isolé dans un groupe… Mais si cette expression est populaire, elle est injuste et absolument pas représentative de l'autisme, car le problème n'est pas le manque de désir d'interagir et de communiquer, mais un manque de possibilité de le faire.
L’autisme est une vraie maladie qui touche un enfant sur 166 dans notre pays, ce qui fait chaque année près de 5 000 enfants chez qui on détecte, ou pas d’ailleurs, cette maladie. Le diagnostic, en effet, n’est pas évident. Le terme d’autisme désigne un trouble qui touche la personne dans trois domaines principaux : anomalies de la communication orale, anomalies des interactions sociales et centres d'intérêt restreints.
Ces signes nse semblent pas extraordinaires, mais en fait, ce sont les degrés d’atteinte qui donneront le diagnostic, car effectivement, de tels troubles existent parfois, surtout isolés, chez pas mal de gens, ce qui pourrait inquiéter de nombreux parents…
La notion de répétitivité des mots ou des actions dont le cinéma est extrêmement friand est en effet une des caractéristiques, la stéréotypie avec des objets rangés dans un ordre toujours similaire et interminable…Il y a de nombreux enfants autistes qui sont dotés d’une intelligence très au dessus de la moyenne. Cela ne les empêche pas malheureusement d’avoir des troubles pour communiquer. Et à une période où la communication est partout, c’est quand même un handicap sérieux.
C’est une maladie que l’on doit détecter dans l’enfance, mais si elle n’est pas bien prise en charge, elle reste un handicap terrible à l’âge adulte. On pense que l’autisme est un désordre neurologique des premiers stades de développement du cerveau. C’est vrai que les premiers signes apparaissent avant l’âge de trois ans. Il existe plusieurs formes de la maladie, généralement moins handicapantes, détectées beaucoup plus tard, voire pas avant l'âge adulte.
Pour les parents qui voudraient se rassurer, malheureusement, il n'existe pas à ce jour pas de test biologique permettant de dépister l'autisme. Le diagnostic se base sur le développement et le comportement de l'enfant entre 0 et 3 ans. Les associations Autisme France et Autistes sans Frontières ont mis en ligne des indications sur les signes d'alerte pouvant indiquer un autisme, dans la petite enfance. Un dépistage précoce peut ensuite être effectué dès 18 mois de manière assez fiable avec les questionnaires disponibles sur Internet, même par la famille.
En général, l’autisme de l’enfant est grave, il y a en effet souvent impossibilité quasi totale de communiquer, donc je le répète, un handicap majeur. On n’en connaît pas très bien la cause, mais on sent que l’on approche de l’explication de ce dérèglement, car la chimie du cerveau découvre progressivement ses secrets. Il semble qu'on puisse relier l'autisme à un désordre neurologique des premiers stades de développement du cerveau. Les investigations sur ce qui induirait cet état n'ont pas abouti à des conclusions fermes. Mais je suis persuadé que ce siècle verra la solution complète du problème. C’est probablement juste un déséquilibre chimique que l’on ne sait pas mettre en évidence.
On doit être modeste, comme je vous l’ai déjà expliqué, sur nos connaissances des hormones ou autres substances qui gèrent notre cerveau. Les informations ou les ordres passent par l’intermédiaire de neuromédiateurs. Ce qui pourrait donner naissance à des traitements. Mais aujourd’hui, on ne peut pas faire grand-chose. Il n’existe pas de traitements réellement efficaces, ce qui entraîne la fureur des parents, qui trouvent que la recherche n’est pas très efficace, surtout en ce qui concerne les médicaments…
Est-ce familial ? Il semble que des combinaisons de facteurs génétiques sont présentes comme cause possible du caractère héréditaire, qui est réel. En France, l'autisme concernerait plus de cent mille personnes, enfants et adultes confondus, trois cas sur quatre touchant les hommes. Ce chiffre sous-estimerait toutefois la réalité.
La prise en charge est souvent insuffisante, au grand désespoir des parents et de leurs proches, qui vivent parfois un véritable calvaire du fait de l'insuffisance de structures adaptées à la prise en charge scolaire, éducative, sociale et thérapeutique de leurs enfants. On peut être surpris qu’il n’y ait pas de règle claire, et que la décision, par exemple pour un établissement scolaire, dépende de la directrice voire l’enseignante. Et c’est d’autant plus regrettable que les exemples d’intégration réussie sont plus nombreux que les échecs, et que cela peut se révéler enrichissant pour tout le monde. Toutefois, je le répète, des associations de parents et de professionnels ont été créées pour accompagner les autistes et leurs familles, avec une prise en charge éducative des sujets autistes et un soutien aux familles.