« 8h, c’est l’heure d’aller au lit. Et avant d’aller se coucher, il vaut mieux manger une pomme et lire une histoire plutôt que grignoter une barre chocolatée en regardant la télé. » Voici un exemple des messages que délivre le programme associatif Sweet Dreamzzz aux écoliers de maternelle de la ville américaine de Détroit pour préparer l’entrée au CP. Et ça marche, comme en témoigne une étude publiée dans la revue spécialisée Sleep par une équipe de l’Université du Michigan.
Les chercheurs ont considéré 152 enfants, participants pendant 2 semaines à une séance quotidienne de sensibilisation à l’importance du sommeil, la 1e séance d’une demi-heure se déroulant en présence de leurs parents. Au bout d’un mois, la durée de sommeil de ces enfants s’était allongée en moyenne de 30 minutes. « Nous savons qu’une augmentation du temps de sommeil de cette ampleur est associée à un meilleur fonctionnement cognitif et physique des enfants durant la journée », souligne la pédiatre et physiologiste du sommeil Katherine DeRue.
« Le sommeil n’est pas moins vital que la nutrition »
« Les parents sous-estiment souvent les besoins de sommeil de leurs enfants. Donc un programme éducationnel comme celui-ci en direction des parents peut avoir un impact important », poursuit la spécialiste. « Les efforts éducatifs pour améliorer la santé des enfants se focalisent souvent sur la nutrition et l’exercice physique. Un bon sommeil, en qualité et en quantité, n’est pas moins vital pour le futur de nos enfants même s’il est rarement discuté », regrette Ronald Chervin, directeur du Centre des troubles du sommeil de l’Université du Michigan.
Les auteurs soulignent l’importance d’intervenir tôt, dès la maternelle, à l’âge où les habitudes de sommeil de l’enfant sont en train de s’installer pour pouvoir les corriger si nécessaire. Mais si leur étude démontre l’efficacité d’une seule session de sensibilisation, les auteurs soulignent qu’il sera probablement utile de faire une piqûre de rappel de temps en temps pour ne pas perdre les bonnes habitudes.