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Bilan en demi-teinte

Code couleur sur les aliments : les Anglais montrent l'exemple

Par La rédaction

La Grande-Bretagne a déjà mis en place un code couleur sur les aliments. Dix ans plus tard, le bilan est mitigé, la mesure n'est pas obligatoire.

Rouge, orange, vert. Dans la future loi de santé que doit présenter ce jeudi Marisol Touraine, une mesure devrait particulièrement intéresser les consommateurs : un code couleur sur les emballages des produits alimentaires. Un dispositif déjà en vigueur outre-Manche. 
En Grande-Bretagne, impossible de rater ces trois couleurs censées informer, en un clin d’œil, sur la qualité nutritionnelle des aliments. Le pays est l’un des premiers en Europe à avoir mis en place cet étiquetage. L’objectif : réduire le phénomène d’obésité, un fléau tel qu’il est devenu la priorité des politiques de santé publique britannique, devant l’alcool et le tabac.


Les lobbystes, grands gagnants ?
En 2005, l’enseigne de grande distribution Sainsbury’s a été la première à mettre en place son propre système de code couleur, suivant les recommandations de la Food Standards Agency (FSA), l'agence de sécurité sanitaire de l’alimentation. La mesure a provoqué un tollé au sein de l’industrie agroalimentaire, qui s’est acharnée à empêcher toute forme de législation contraignante. Après des années de négociations, un accord a été trouvé en juin 2013, semblant donner satisfaction aux lobbyistes : l’étiquetage n’est pas obligatoire, mais fondé sur le volontariat.  Aucun texte de loi n’oblige les entreprises à instaurer un code couleur, comme le dénonce l’ONG Food Watch, qui parle de « poudre aux yeux ».

Actuellement, 60 % des produits alimentaires disposent d’un étiquetage nutritionnel en Grande-Bretagne, mais de nombreuses associations dénoncent un manque de cohérence, qui a généré une confusion dans l’esprit des consommateurs. Les entreprises se sont engagées à uniformiser les codes couleur pour rendre possible une comparaison entre les produits. D’ici la fin de l’année, les supermarchés et entreprises qui ont accepté de jouer le jeu devraient donc avoir le même étiquetage : cinq bâtonnets de couleur (rouge, orange, vert) pour chacune des catégories (calories, gras, gras sa­ turé, sel, sucre).

Si ces initiatives semblent aller dans le bon sens, l’impact de ces mesures sur la consommation reste difficile à évaluer. Selon une étude de l’Institut Ipsos-Mori, ces étiquettes influenceraient 80 % des consommateurs au moment de l’achat. Pour autant, outre Manche, les chiffres de l’obésité stagnent à des niveaux alarmants – deux tiers des adultes et 30 % des enfants sont touchés par le phénomène. Il faudra probablement plus qu’un code couleur pour inverser la tendance.