Le rapporteur du Conseil d'Etat, Rémi Keller, s’est prononcé ce vendredi matin, contre le maintien en vie de Vincent Lambert, cet infirmier de 38 ans, devenu tétraplégique en état végétatif, à la suite d’un accident de moto en 2008. Ce n’est pas la décision définitive mais le Conseil d’Etat suit en général les avis du rapporteur public.
Concrètement, ce dernier a estimé que « Vincent Lambert est en état végétatif totalement inconscient » et que « le traitement n’a pas d’autre effet que de le maintenir artificiellement emmuré dans son état ». Ce qui signifie que le maintenir en vie relèverait d’une obstination déraisonnable, et qu’interrompre le traitement de Vincent Lambert serait tout à fait conforme à la loi Léonetti.
La décision définitive du Conseil d'Etat, émanant de la délibération de 17 juges, sera connue le 24 juin. Selon les observateurs, elle devrait confirmer la conclusion du rapporteur public.
Le rapport définitif des médecins, qui avaient été chargés par le Conseil d'Etat de rendre une expertise sur le cas de Vincent Lambert, était; il est vrai précis. Il confirmait le caractère irréversible et incurable des lésions cérébrales de ce patient en état de conscience minimale "plus" depuis cinq ans. Les Prs Marie-Germaine Bousser, Jacques Luauté et Lionel Naccache indiquaient par ailleurs que « l'état clinique actuel de M. Vincent Lambert correspond à un état végétatif. » Dans ce cas, le malade ouvre les yeux et bouge. Mais tous ces mouvements sont considérés comme des réflexes par les neurologues.
Les trois experts relevaient; cependant, que « le degré de l’atteinte de la conscience ne saurait constituer le seul élément déterminant de la mise en route d’une réflexion concernant un éventuel arrêt de traitement ». Une nuance rejoignant celles du Comité consultatif national d'éthique et l'Académie de médecine.
Une famille déchirée
L'état de santé de Vincent Lambert s'est donc dégradé au fil du temps. Sur fond de conflit familial. Les parents de Vincent Lambert, catholiques opposés à l'euthanasie passive, restent persuadés que leur fils est « présent ». Son épouse, son neveu, et plusieurs de ses frères et sœurs, mettaient en avant, comme le médecin du CHU de Reims, le Dr Eric Kariger, l’obstination déraisonnable pour demannder, ainsi que le permet la loi Leonetti, l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert.