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Une journée pour réfléchir au don

Don d'organes : 1 Français sur 2 s'est prononcé

Par Cécile Coumau

Le 22 juin, c'est la journée nationale du don d'organes. L'enjeu de cette journée, c'est qu'un maximum de personnes dise à ses proches s'ils sont d'accord pour donner leurs organes à leur mort. 

DURAND FLORENCE/SIPA

Une journée pour réfléchir. C'est ce que propose l'Agence de Biomédecine ce 22 juin. Sujet de réflexion imposé : êtes-vous pour ou contre le don d'organes vous concernant ? Dites à vos proches si à votre décès, vous êtes d'accord pour transmettre vos organes à des personnes malades en attente de greffe.


Si l'Agence de biomédecine organise chaque année une journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe, c'est parce qu'en France, nous sommes tous considérés comme des donneurs potentiels. Les personnes qui s'y opposent doivent s'inscrire sur le Registre national des refus. Et quand une personne décède et que le prélèvement d’organes est possible, l’équipe médicale consulte obligatoirement le Registre national des refus. "Si le nom du défunt n’y figure pas, la loi impose à l’équipe médicale d’interroger la famille pour recueillir une éventuelle opposition au don d’organes exprimée de son vivant par leur proche, explique l'Agence de Biomédecine. Du témoignage des proches, qui a une valeur légale, dépend toute la chaîne du prélèvement et de la greffe." Et si les proches ne sont pas au courant de la position du défunt, la décision de donner ou pas les organes sera d'autant plus délicate.


Entamer la discussion à l'occasion d'une publicité

Or, actuellement, d'après un sondage Ipsos de 2012, seul 1 Français sur 2 a fait savoir à son entourage s'il était pour ou contre le don d'organes le concernant. Depuis le 16 juin et ce jusqu'au 22, les principales chaînes de télévision nationale diffusent donc un petit film de 45", dont le but est "de transformer un temps passif - le moment où l'on regarde la publicité à la télévision - en temps actif en faisant en sorte que les gens utilisent ce moment pour donner leur position à leurs proches".


Ces quelques minutes de réflexion peuvent sauver des vies. En effet, en 2013, 18 976 personnes avaient besoin d'une greffe et "seulement" 5123 ont pu être réalisées. Certes, le nombre de greffes augment (+2% par rapport à 2012) mais le fossé entre les personnes en attente d'une greffe et ceux en ayant besoin ne se réduit pas. A l'occasion de cette journée du 22 juin, l'Agence de biomédecine espère donc toucher un public le plus large possible. D'autant que tout le monde ou presque est en capacité de donner ses organes.


Donner au-delà de 80 ans, c'est possible

Contrairement à certaines idées reçues, il n'y a pas de limite d'âge pour donner ses organes. "On peut prélever des reins et un foie jusqu'à plus de 80 ans, martèle l'agence. Et le prélèvement sur personnes décédées peut être envisagé même si celles-ci étaient sous traitement médical ou avaient des antécédents médicaux lourds." Pas de liste donc de contre-indication bien définie comme pour le don de sang. Ce sont les médecins, et eux seuls, qui décident au cas par cas de la qualité des organes et s'ils peuvent être prélevés puis greffés.