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La santé au coeur du scrutin

Par Philippe Berrebi

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Et si cette campagne présidentielle était celle des rendez-vous manqués. Les sondages se succèdent, mais tous mettent en exergue le décalage entre les attentes de l’opinion et les propositions des prétendants. Le sujet de la santé résume à lui seul cette fracture. Quatre Français sur dix déclarent ignorer le programme des présidentiables en la matière, selon le sondage réalisé par l’Institut Viavoice pour le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) et publié dans le Parisien. Constat d’autant plus sévère que cette même enquête révèle qu’un électeur sur trois pourrait choisir son candidat en fonction de son projet santé.
Et les attentes sont très précises, relève le journaliste Daniel Rosenweg. 52% des Français considèrent qu’il faut encadrer la liberté des tarifs pratiqués par des médecins du secteur 2. 35% vont même jusqu’à prôner l’interdiction des dépassements d’honoraires. Même sévérité concernant les déserts médicaux. Une majorité des sondés (58%) préfère une réglementation des installations à une incitation financière pour les professionnels. 
En revanche, pour endiguer le trou de la sécu, les avis sont moins tranchés, souligne le quotidien. 33% sont prêts à cotiser davantage, 22% choisissent d’être moins bien remboursés et 20% sont disposés à payer plus leur assurance complémentaire. 

Une opinion consciente des difficultés mais pas de l’ampleur de l’effort à consentir. 70% des personnes interrogées pensent que la lutte contre les fraudes permettrait de résorber en totalité ou en grand partie le déficit actuel. On est bien sûr loin du compte. C’est sans doute parce que les candidats se cachent bien de dire la vérité sur la situation de l’assurance maladie. De peur de perdre des voix, ils préfèrent présenter une ordonnance homéopathique alors qu’un remède de cheval est nécessaire pour sauver notre système.