5 buts marqués contre la Suisse, et une équipe qui semble plus soudée que jamais. Se pourrait-il que le mental ait autant joué que les qualités techniques lors du dernier match de l’équipe de France ? C’est fort possible, si l’on en croit une récente étude parue dans la dernière édition de Qualitative Research in Sport, Exercise and Health. Elle souligne l’importance de la force mentale dans la réussite des jeunes joueurs.
Dépasser ses limites
« Qu’est-ce qui vous rend assez fort mentalement pour prendre des coups et continuer, jusqu’à mener le groupe ? Nous voulions étudier ce qui sépare un joueur de Ligue 1 des niveaux inférieurs, ce qui le rend capable de relever le niveau de compétition d’un cran pour atteindre ses objectifs », explique le Dr Lee Crust, qui a collaboré à l’étude. Pour cela, des chercheurs des universités de Lincoln et Liverpool au Royaume-Uni ont interrogé 8 entraîneurs et le directeur d’un club de Ligue 1. Ils ont notamment demandé aux spécialistes comment ils définissaient la résistance mentale, et surtout comment ils la repéraient chez les plus jeunes.
Aux yeux des entraîneurs, les qualités psychiques comptent autant que les compétences physiques pour atteindre les sommets. Les meilleurs joueurs sont capables d’accepter la critique, relever des défis après plusieurs échecs et ne pas plier devant l’adversaire. Mais ces qualités s’observent dès l’entraînement des plus jeunes. « Les joueurs forts mentalement s’investissent dans l’apprentissage, ils font vraiment confiance à leur coach, se plient mieux aux ordres et cherchent toujours à s’améliorer », détaille le Dr Crust. « Ces joueurs n’ont pas peur de faire des erreurs, et savourent les situations de défi. Ils cherchent à apprendre comment dépasser leurs propres limites, en travaillant sur leurs faiblesses tout en s’appuyant sur leurs forces. »
Une discipline à toute heure
Les entraîneurs soulignent l’importance d’une certaine indépendance sur le terrain comme dans les vestiaires. Les jeunes les plus responsables sont souvent ceux qui réussissent le mieux dans le milieu professionnel. Ceux qui demandent à être supervisés et qui se fient aux autres pour résoudre leurs problèmes ont eux moins de chances d’atteindre les cercles les plus élevés du football. Mais force mentale ne signifie pas manque de discipline. Au contraire, ceux qui sont capable d’adopter une discipline stricte en dehors du terrain s’assurent un succès futur. « Nous avons découvert que les coaches favorisent l’indépendance et les ressources des jeunes pour booster leur force mentale », souligne le Dr Crust. Mais il souligne que le mental a une place encore trop faible par rapport aux qualités techniques et à l’entraînement physique dans les clubs.