Le spectre de l’anthrax resurgit aux Etats-Unis. 75 à 86 membres du personnel des centres de contrôle des maladies (CDC) auraient été exposés par accident au bacille de l’anthrax (bacillus anthracis) le 13 juin dernier, ont annoncé les CDC dans un communiqué. Ils sont actuellement sous antibiotiques en prévention, et restent sous surveillance.
L’accident est intervenu dans 3 laboratoires du campus Roybal des CDC, de niveau de sécurité 3. Une enquête interne a déterminé que 2 des laboratoires « n’étaient pas équipés pour conserver le bacillus anthracis vivant. » Le troisième a préparé les échantillons pour ces laboratoires à moindre niveau de sécurité. Censé désactiver le bacille, il n’a pas respecté la procédure. Le personnel des deux autres sections, pensant manipuler un anthrax non vivant, n’a pas porté les équipements de protection appropriés.
Pas de risque de contamination
C’est le lendemain, notant une croissance de l’anthrax, que les scientifiques ont lancé l’alerte. Mais le mal était fait : il existe un risque que des spores du bacille aient été vaporisées dans l’air. « Un échantillonnage de l’environnement a été réalisé, les zones du laboratoire et des couloirs ont été décontaminés et les laboratoires seront rouverts quant ils seront de nouveau sûrs », précisent les CDC. « Le CDC continue son enquête interne pour déterminer pourquoi les procédures validées n’ont pas été mises en place par le laboratoire. » Des mesures disciplinaires seront prises, et l’ensemble du protocole de sécurité sera revu.
Par ailleurs, l’ensemble des personnes à risque d’exposition sont sous traitement antibiotique préventif. Car sans prise en charge précoce, la maladie du charbon est mortelle. C’est une vieille terreur qui resurgit pour le pays : en 2001, des lettres renfermant le bacille du charbon avaient été envoyées à plusieurs destinataires, faisant 5 morts. Pour autant, cette affaire ne doit pas inquiéter : « Le public ne devrait pas avoir peur que la maladie puisse lui être transmise parce que ce n’est pas transmissible à l’homme. Vous devez entrer en contact avec des animaux ou vous devez l’inhaler », précise à Reuters le Dr Philip Brachman, expert en santé publique.