Ils touchent 499,31 euros par mois. Eux, ce sont les bénéficiaires du RSA, revenu de solidarité active. Une étude de la Drees, les services statistiques du ministère de la Santé, révèle qu'ils sont en moins bonne santé que le reste de la population. « Selon cette enquête réalisée fin 2012 auprès de 8 450 personnes couvertes par un minimum social, moins de 60 % des bénéficiaires du RSA, âgés de 18 à 59 ans, déclarent un état de santé "bon" ou "très bon". Dans la même tranche d’âge, le pourcentage s’élève à 77 % dans l’ensemble de la population métropolitaine », relate le quotidien Libération. Quant à ceux qui se déclarent en « mauvaise » ou « très mauvaise santé », ils sont trois à quatre fois plus nombreux que la population générale.
A l'origine de ce bilan de santé, il peut y avoir des conditions de vie plus difficiles, mais aussi, bien sûr, un phénomène bien connu et mesuré par de nombreuses études : le renoncement aux soins pour raisons financières. Les bénéficiaires du RSA sont 18 % à déclarer renoncer à consulter un médecin contre 4 % pour l'ensemble de la population, et la situation est encore plus grave pour les soins dentaires : 27 % de renoncement aux soins chez les allocataires du revenu de solidarité active contre 11 % dans la population générale. Et même au sein des allocataires du RSA, il y a des disparités. Les plus précaires des précaires, c'est-à-dire ceux qui touchent le RSA socle non majoré « cumulent un état de santé subjectif médical et fonctionnel dégradé », soulignent les auteurs de l'étude de la Drees. Ils sont deux fois plus nombreux à être en « mauvaise » ou « très mauvaise santé » que ceux qui touchent le RSA activité qui complète un petit salaire.
Une étude qui interpelle alors que le RSA a discrètement « fêté » ses 5 ans le 1er juin dernier, faute de résultats probants. La complexité du système en rebuterait plus d'un : environ la moitié des personnes éligibles ne le demanderaient même pas. Et le RSA coûterait près de 10 milliards d'euros par an.
