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Fonction exécutive améliorée

Jouer d’un instrument fait travailler le cerveau des enfants

Par Audrey Vaugrente

Violon, flûte, piano… Apprendre à jouer d’un instrument n’est pas seulement source de plaisir. Un tel apprentissage affûte les capacités du cerveau, la fonction exécutive en particulier.

Leevin Young/EyePre/NEWSCOM/SIPA
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La musique adoucit les mœurs… et booste le cerveau. Selon une étude récemment parue dans PLOS One, il pourrait y avoir un lien biologique entre l’apprentissage musical et une meilleure fonction exécutive. Cela se traduit notamment par de meilleurs résultats académiques ou une meilleure régulation du comportement.

 

Préparer les examens en musique

15 enfants apprenant la musique, 15 musiciens professionnels ont subi des IRM. Les résultats du scanner ont été comparés à ceux de deux groupes de contrôle, des adultes et enfants n’ayant pas appris la musique hors de l’école. Les examens révèlent que les musiciens ont de meilleurs résultats aux tests cognitifs mesurant la fonction exécutive. Ainsi, les aires du cortex préfrontal sont plus actives lorsque l’on demande à un musicien de passer rapidement d’une tâche à l’autre.

 

Il était déjà clair qu’apprendre la musique est associé à de meilleures capacités cognitives. Mais les bienfaits de cet art pourraient aussi s’observer dans le milieu scolaire : « Puisque les fonctions exécutives sont un fort prédicteur de la réussite académique, plus encore que le Q.I., nous pensons que nos résultats ont de réelles implications dans l’éducation », explique le Dr Nadine Gaab, principale chercheuse. « De nombreuses écoles interrompent les programmes musicaux, et passent plus de temps à la préparation des examens, mais nos résultats suggèrent que l’entraînement musical peut en réalité aider à préparer l’enfant à un meilleur avenir académique. »

 

Traiter l’hyperactivité

La fonction exécutive n’est pas seulement utile sur le plan académique. Au quotidien, elle permet d’assimiler et retenir rapidement des informations, ajuster son comportement au contexte ou encore faire les bons choix. Chez certaines personnes, et dans certaines pathologies comme l’hyperactivité, cela pose problème. Ces résultats devraient justement inspirer les médecins, selon le Dr Gaab : « Nos résultats peuvent avoir du sens pour les enfants et les adultes qui ont des troubles de la fonction exécutive, comme les enfants avec trouble de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ou les personnes âgées. Des études devront déterminer si la musique peut être utilisée comme un outil d’intervention thérapeutique pour ces enfants et adultes », estime-t-elle.