C’est une enquête sans précédent sur le monde infirmier que vient de publier le célèbre British Medical Journal (BMJ) et que rapporte aujourd’hui Libération. Plus de 1100 hôpitaux ont été visités, la moitié en Europe, l’autre aux Etats-Unis. Le but, « prendre le pouls de cette profession et interroger leurs patients. Plus de 60 000 infirmières se sont prêtées au questionnaire. « Il s’agissait de voir, précise Eric Favereau, s’il y avait un lien entre la qualité du service rendu et la satisfaction ressentie des infirmières.
Le phénomène est mondial, les infirmières sont fatiguées. Le progrès médical, souligne le journaliste, n’aurait « pas entraîné une amélioration de ce métier et de sa perception ». Preuve de l’épuisement de cette catégorie professionnelle, 14% des infirmières américaines, 50% en Finlande ou Grèce, ont l’intention de quitter l’hôpital. Les taux de burn-out oscillent de la même façon suivant les pays.
Et lorsque les infirmières vont mal, les patients le ressentent. Dans le deuxième volet de l’étude, observe Libération, les chercheurs ont pointé que « chaque patient en plus dont doit s’occuper l’infirmière va faire baisser en indice de satisfaction ». Et la tendance n’a aucune chance de s’inverser. En vingt ans, les durées moyennes de séjour à l’hôpital ont diminué de moitié alors que le nombre de patients a été multiplié par trois. Conclusion de l’enquête, l’amélioration des conditions de travail ne coûte pas cher mais elle augmenterait la qualité et la sécurité des soins et la satisfaction des patients. En d’autres termes, prendre soin des infirmières, c’est mieux soigner les malades.