280 millions d'euros d'économies sur les 10 milliards promis, c'est la piste que va étudier l'Assurance maladie. Pour cela, la Sécu envisage de raccourcir d'une journée en moyenne la durée d'hospitalisation à l'occasion d'une naissance. Le conseil d'administration doit examiner cette solution aujourd'hui. Le Figaro qui révèle l'information précise qu' « une femme est hospitalisée en moyenne en France 1,2 jour de plus que dans les autres pays développés pour un accouchement par voie basse, soit 4,2 jours contre 3 jours » et que « réduire la durée de séjour en maternité est possible » à condition d'améliorer l'accompagnement du retour à domicile.
Une proposition qui ressemble fort au programme Prado, pour Programme d'accompagnement du retour à domicile, dont l'objectif est de proposer aux mamans qui viennent d’accoucher – sans complication, d’un enfant unique – de quitter la maternité plus tôt, quand l’équipe médicale l’a décidé, tout en bénéficiant d’un suivi à domicile de deux visites minimum assuré par une sage-femme libérale de leur choix.
Lancé en 2010, le programme a été progressivement étendu à l'ensemble du territoire, mais l'assurance maladie s'est toujours défendue du fait que Prado avait pour mission de faire des économies. Le document révélé par le Figaro semble afficher plus de transparence.
Par ailleurs, le projet de l'assurance maladie risque de ne pas coller avec les recommandations médicales. En effet, la Haute autorité de santé a émis des recommandations en mars dernier sur les durées de séjour idéales en maternité. Après un accouchement par voie basse, la HAS préconise une sortie de la maternité entre 72 et 96h (3 et 4 jours) après la naissance et entre 96 et 120h (4 et 5 jours) après un accouchement par césarienne. Avant 3 jours pour un accouchement par voie basse et 4 pour une césarienne, la HAS estime donc qu’il s’agit d’une sortie précoce, terme jusqu’ici réservé pour les sorties dans les 48 premières heures.
Cependant, la Sécu ne mise pas que sur les sorties de maternité précoces pour faire des économies. D'après les informations du Figaro, « la Sécu estime qu'elle économiserait 400 millions d'euros si les médecins les plus généreux en médicaments raccourcissaient leurs ordonnances ». Enfin, dernière piste à l'étude : le développement de la dialyse à domicile.