Comment se portent les étudiants en France ? C’est la question à laquelle vient de tenter de répondre la SMEREP, une caisse de sécurité sociale et une mutuelle étudiante, dans un large sondage réalisé en mai 2014, auprès d'un échantillon représentatif de 500 étudiants de toute la France et 700 d'Ile-de-France (IDF).
Etat de santé général, style de vie, alimentation ou encore sommeil... La SMEREP a donc sondé, comme elle le fait tous les ans, la santé des étudiants pour explorer au plus près les changements. Bien que 87% des étudiants s’estiment en bonne ou excellente santé, l’édition 2014 de cette enquête met en évidence cependant une certaine ambivalence sur le sujet. En effet les étudiants déclarent une fragilité psychologique, avec même 34% des enquêtés qui disent avoir besoin de s’isoler lorsqu’ils se sentent submergés par le quotidien.
Pourquoidocteur fait le point sur les résultats de ce sondage.
39% des étudiants sautent des repas au moins 1 fois par semaine
Premier constat révélé par cette enquête : sur le plan de la nutrition, il semble que l’hygiène de vie des étudiants laisse à désirer. En effet, une grande partie de cette population déclare sauter régulièrement des repas. 39 % des étudiants français le font au moins une fois par semaine. Plus inquiétant encore, pour 25 % d’entre eux, faire l’impasse d’un déjeuner ou d’un dîner est quelque chose qui leur arrive 2 à 3 fois par semaine. Un résultat encore plus marqué chez les étudiants vivant en Ile-de-France puisque 46 % d’entre eux déclarent eux aussi rater un repas au moins une fois par semaine. Et ce n’est pas le manque d’argent qui explique le plus souvent cette tendance. Les résultats montrent que les repas qui sont sautés le sont en raison d’une faute de temps à 53 % ou d’envie à 47 % et de moyens à 17 %.
Une dette de sommeil importante
Même si l’étude de la SMEREP ne dit pas si c’est à cause des révisions tardives, des petits boulots aux horaires parfois nocturnes ou aux soirées entre amis, il semble que les étudiants soient toujours en manque de sommeil. En effet, le sondage 2014, comme d’autres avant lui, révèle que 80 % des étudiants dorment moins de 8h par nuit et que même 1 étudiant sur 5 dort moins de 6 heures. Et cette dette de sommeil se répercute probablement le matin au réveil, puisque que les étudiants interrogés affirment qu’il est plus difficile pour eux de se réveiller que de s’endormir. Sur le plan national, 29 % des étudiants déclarent avoir du mal à sortir du lit le matin tous les jours de la semaine.
67% n’utilisent pas de préservatifs
Autre champ du volet santé des étudiants exploré dans ce sondage : leur vie sexuelle sous l’angle de la contraception. Et le bilan n'est pas très rassurant puisque deux tiers des étudiants n’utilisent pas systématiquement de préservatif lors d’un rapport sexuel, et pire encore 1 sur 3 ne va jamais se faire dépister en cas de changement de partenaire. Du côté des jeunes femmes particulièrement, il semble que les messages de santé publique en matière de contraception aient toujours du mal à passer, puisque 1 étudiante sur 5 dans cette enquête a eu recours sur les 12 derniers mois à la contraception d’urgence. Enfin, 6% des étudiantes ont déjà eu recours à une interruption volontaire de grossesse, versus 7 % en IDF.
Des produits psychoactifs pour décompresser
Tabac, drogue ou alcool, dans cette enquête il ressort qu’une part importante d’étudiants continuent à en consommer régulièrement. Ainsi, les boissons alcoolisées sont consommées par ¾ des étudiants (mais seulement ¼ chaque semaine) et près d’1 sur 3 déclare fumer des cigarettes de façon quotidienne ou occasionnelle. Un résultat étonnant cependant, c’est en IDF que la part d’étudiants qui n’ont jamais fumé est la plus importante (70%). Par ailleurs plus de 3 étudiants sur 4 sur le plan national déclarent n’avoir jamais fumé de cannabis, versus 82 % en IDF. Même si ces résultats sont plutôt rassurants, les circonstances de consommation de ces substances psychoactives le sont moins. Les étudiants déclarent les utiliser surtout pour décompresser, déstresser et oublier ses problèmes.
Un groupe d'étudiants à risque de burn-out
Pour terminer, en croisant certaines réponses, les auteurs de ces questionnaires sont parvenus à identifier une « population à risque de burn-out ». Entre difficulté à l’endormissement, manque de confiance en l’avenir et périodes cumulées de tristesse, perte de confiance et de stress, 22 % des étudiants serait donc à risque réel de « burn-out ». La population féminine, dont le temps de trajet domicile-école est le plus long et éprouvant des difficultés financières, serait la plus à risque. Ce sont également des étudiants qui ont déjà pensé à changer de vie ou d’orientation et, quand ils sont submergés par le quotidien, s’isolent davantage ou sont plus nombreux à consommer de cannabis. Enfin, ils pratiquent moins de sport, sont plus nombreux à sauter des repas et dorment moins.