« Une démarche d’écoute », « des réponses aux attentes de parents »… Ce vendredi, l’AP-HP s’est voulu rassurante au cours d’une conférence de presse. L’Assistance Publique des hôpitaux de Paris tente d’apaiser le conflit qui a monté d’un cran à l’Hôpital Garches (Hauts-de-Seine), où des parents d’enfants atteints de cancers ont entamé une grève de la faim pour sauver le service d'oncologie pédiatrique menacé de fermeture.
La « méthode Delépine » en cause
« Ce CHU n’offre pas toute la gamme des traitements existants, a affirmé Loïc Capron, président de la Commission médicale d’établissement. Nous faisons des choix, ça s’appelle la liberté académique ; nous n’avons pas choisi les méthodes de Madame Delépine ». Il fait ici référence à Nicole Delépine, la chef du service, dont le départ à la retraite est prévu le 18 juillet. Ses méthodes, que l’AP-HP désavoue, font l’objet de controverses depuis plusieurs années. Elles se fondent sur une approche individualisée des traitements et un rejet des essais cliniques et des protocoles standardisés.
Les familles, elles, soutiennent cette approche et clame son efficacité. Mais l’AP-HP est restée catégorique : pour elle, les essais cliniques « répondent à des protocoles évalués et placés sous le contrôle d'un comité éthique et d'une supervision scientifique ». Elle dit « comprendre l'inquiétude de ces parents qui a pu être avivée par des informations inexactes, mais considère que sa mission ne peut pas être de les laisser se mettre en danger au sein de l'un de ses établissements ».
Face à la mobilisation, l’AP-HP a tout de même décidé de laisser les parents poursuivre les traitements en cours - l'unité d'oncologie pédiatrique de l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne Billancourt en assurera la continuité. Mais ils ne seront plus proposés à de nouveaux patients. Les familles craignent par ailleurs un retour aux méthodes « classiques » dès le transfert des enfants dans un autre service. Une pétition en ligne a rassemblé plus de 40 000 signataires.