L'équation n'est pas simple. Les dépenses remboursées par la sécurité sociale ne devront augmenter que de 2,1 % l'an prochain. Ainsi en a décidé le gouvernement. Or, si rien n'est fait, on devrait atteindre les 3,7 %, pronostique la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), dans un rapport que dévoile le quotidien Les Echos. Résultat : il va falloir faire 2,9 milliards d'euros d'économies pour atteindre l'objectif fixé pour 2015.
Pour y parvenir, la Cnam formule pas moins de 25 propositions. Certaines d'entre elles ont été révélées la semaine dernière par Le Figaro. Aujourd'hui, Les Echos liste les autres pistes d'économies que le conseil d'administration de la Cnam doit examiner ce jeudi.
On le sait, l'une des propositions consiste à raccourcir d'un jour les séjours en maternité. Mais les femmes enceintes ne sont manifestement pas les seules que la Cnam envisage de faire sortir plus tôt de l'hôpital. « Dans près de 20 % des établissements, la durée moyenne de séjour pour une prothèse de hanche et de genou est inférieure à huit jours. Dans 20 % d’autres établissements, elle est supérieure à 11 jours », précise le journaliste des Echos. Une réduction des durées de séjour « apparaît donc possible », estime le rapport. L’assurance maladie estime qu’on pourrait « raisonnablement » faire passer la durée moyenne de plus de 8 jours actuellement à six jours ». Sujet récurrent : les actes et opérations inutiles. L'assurance maladie entend en faire la chasse et ainsi économiser 43 millions d'euros. Dans sa ligne de mire : les opérations de l'appendicite, du canal carpien, ou encore les ablations des amygdales ou de la thyroïde.
D'autres anciennes recettes figurent dans le rapport que doit examiner la Cnam : le développement des génériques, avec notamment la lutte contre la mention « NS » pour « non substituable » dont certains médecins abusent ; le recours plus important à la chirurgie ambulatoire, ou encore la lutte contre les prescriptions trop longues chez les personnes âgées...
Pour justifier ces coupes financières, l'assurance maladie indique qu'« il faut faire des choix », relève Le Figaro. Parce que le contexte économique est tendu, mais aussi parce que de nouveaux médicaments très onéreux arrivent sur le marché. C'est le cas notamment des traitements de l'hépatite C. Pour qu'un maximum de patients y ait accès, « il est nécessaire de mobiliser toutes les marges d'efficience encore disponibles », prévient la Sécu.