467 décès recensés et 759 cas de contamination, c'est le nouveau bilan des ravages en Afrique de l'Ouest du virus de la fièvre Ebola, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). En Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, ces experts rélèvent ainsi une hausse de 17 % du nombre de décès et de 20 % de l'ensemble des cas en l'espace d'une semaine. Ces chiffres inquiétants accroissent bien évidemment le sentiment de psychose des autorités locales.
« Une affaire de santé nationale » pour la présidente libérienne
Au Libéria par exemple, les autorités ont annoncé mardi que « quiconque serait pris en train de cacher des malades de la fièvre Ebola serait poursuivi en justice. » D'après la presse locale, certaines familles et marabouts auraient en effet retiré certains malades des hôpitaux afin de les soumettre à des prières rituelles et à des soins relevant de la médecine traditionnelle. Pour sa part, la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, a déclaré que « l'épidémie était devenue une affaire de santé nationale. » Tout en exhortant la population à suivre les consignes sanitaires édictées.
Pourtant, malgré ce bilan, l’Organisation Mondiale de la Santé n’a à ce jour, pas émis de restrictions de voyage à destination de ces pays. « Seules quelques mesures de prévention doivent être rappelées », a précisé l'Organisation. « Les personnes amenées à prendre en charge des patients atteints de la maladie doivent notamment éviter le contact avec le sang, les tissus ou les liquides biologiques de personnes/animaux infectés », rappelle-t-elle régulièrement.
11 Etats réunis d'urgence par l'OMS
Cette dernière s'inquiète toutefois d'un risque de « propagation internationale du virus. » Avec l'arrivée possible de cas isolés en Europe selon Daniel Epstein, le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé. Pour cette raison, l’OMS a appelé il y a quelques jours à prendre des « mesures drastiques » contre l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest.
Pour les mettre en place, elle a organisé une réunion avec 11 pays concernés qui se tient à Accra (Ghana) aujourd'hui et demain. « L’OMS est vivement préoccupée par la transmission en cours de l’épidémie aux pays voisins, ainsi que par le potentiel de propagation internationale ultérieure du virus Ebola », a déclaré le Dr Luis Sambo, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, cité dans le communiqué. Tout en rajoutant, « il ne s’agit plus d’une épidémie spécifique à un pays mais d’une crise sous-régionale qui requiert une action ferme des gouvernements et des partenaires. »
Parmi les premières pistes annoncées, l'OMS recommande « d'impérativement intensifier les efforts de riposte, promouvoir la collaboration transfrontalière et le partage d’informations sur les cas suspects et les contacts, conformément aux lignes directrices de l’OMS, et mobiliser tous les secteurs de la communauté afin de garantir un accès sans entrave aux zones affectées. C’est de cette manière que l’on pourra enrayer efficacement l’épidémie», conclut l'Organisation.