Les départements français ne sont pas égaux face à l’allergie. Ainsi, la consommation d’antiallergiques varie du simple au double selon les territoires. C’est ce que montre une étude du groupe IMS Health, qui dresse une carte de France de l’allergie. Les départements les moins consommateurs de médicaments antihistaminiques se trouvent dans l’Est, avec par exemple la Meuse, et les plus consommateurs dans le Nord, le Sud et le Centre Ouest, comme avec la Haute Vienne.
Une augmentation d’un tiers en saison
La prévalence des pathologies allergiques résulte d’une multitude de facteurs, et en particulier du niveau d’exposition et de sensibilité aux allergènes (pollens, acariens, poils d’animaux…). Le cocktail des allergènes les plus virulents et leurs périodes de pics sont différents dans chaque territoire. La consommation d’antiallergiques augmente d’un tiers en saison de forte activité allergène par rapport à la saison hivernale.
Cette hausse n’est pas homogène sur tous les territoires. En particulier, plusieurs départements de la région Rhône-Alpes sont en bien plus forte hausse que le reste de la France en saison par rapport au hors saison. Cette zone correspond au territoire d’exposition maximum à l’ambroisie. Par ailleurs, « les allergies aux pollens de cyprès sont présentes sur le pourtour méditerranéen en abondance de janvier à avril. On retrouve une traduction de cette précocité dans la consommation d’antiallergiques, le Sud de la France apparaissant comme fort consommateur d’antiallergiques aussi bien pendant la période hivernale, considérée généralement comme hors saison, qu’en saison », indique Michel Thibaudon, directeur du réseau national de surveillance aérobiologique.
Carte de France de la consommation des antiallergiques, consommation moyenne mensuelle en UCD (Unité Commune de Dispensation) par habitants
En outre, les allergènes sont nombreux et la prévalence des maladies allergiques a considérablement augmenté dans les pays industrialisés au cours des 20 à 30 dernières années. Elle atteint aujourd’hui 25 à 30 % de la population. On estime même que dans moins de 10 ans, une personne sur deux sera allergique.