Mieux prendre en charge la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). C'est l'objectif de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui souhaite venir à bout de cette pathologie diminuant les capacités respiratoires et altèrant la qualité de vie des maladies. Une affection encore méconnue des patients et sous-diagnostiquée par les médecins.
Pour cette raison, la HAS met ce vendredi à disposition du grand public et des professionnels trois nouveaux outils pour aider à améliorer la prise en charge de ces malades.
Cinq questions posées pour repérer une BPCO
A partir d'aujourd'hui, la HAS met ainsi à la disposition des professionnels de santé et de leurs patients un questionnaire rapide, permettant de déceler les principaux signes d’alerte de la BPCO. Ce test met l’accent sur la présence d’une toux, la fréquence des épisodes de dyspnée mais aussi l’exposition au tabac.
Une fois le questionnaire rempli, le médecin doit ensuite confirmer le diagnostic à l’aide d’une spirométrie, l'un des tests de mesure de la respiration.
Epauler les professionnels sur deux moments critiques identifiés
Par ailleurs, dans le parcours de soins des patients atteints de BPCO, deux points de rupture ont été relevés par la HAS : la méconnaissance de la réhabilitation respiratoire comme traitement efficace, et la gravité des exacerbations de la BPCO. Tous les patients qui pourraient en bénéficier ne se voient pas prescrire de réhabiliation respiratoire, alors que ce traitement permet aux malades de rompre un cercle vicieux : essouflés, ils limitent leur activité physique, ce qui aggrave leur essoufflement.
Pour les faire mieux connaître, harmoniser les pratiques et améliorer les prises en charge, la HAS a donc élaboré des fiches spécifiques sur ces moments critiques.
La première porte sur la réhabilitation respiratoire, et précise d’une part, les cas dans lesquels le médecin doit la prescrire : une dyspnée ou une intolérance à l’effort physique, et d’autre part, les modalités d’accès et l’importance du maintien au long cours des acquis après un stage initial de réhabilitation respiratoire. "Les professionnels comme les associations de patients jouent un rôle dans l’une ou l’autre de ces étapes-clés, notamment pour le maintien d’une activité physique sur le long terme", précise le HAS.
La seconde fiche, elle, se concentre sur le suivi des patients hospitalisés pour une exacerbation de leur BPCO, complication fréquente qui aggrave la maladie. Afin de prévenir le risque de ré-hospitalisation, la HAS propose des actions à mettre en œuvre dès l’hospitalisation initiale, puis lors de la sortie. Concrètement, le malade ne doit pas être lâché dans la nature mais accompagné grâce à plusieurs moyens : faire une checklist des actions utiles, prendre contact avec le médecin de ville alors que le malade est encore hospitalisé, désigner un professionnel chargé de la continuité des soins...
Pour rappel, en France, 16 000 personnes meurent chaque année des suites de la BPCO.