L'Agence régionale de santé vient de dévoiler des résultats d'une enquête qui remettent en cause le nombre de cas de chikungunya recensé en Martinique. L’ARS a analysé durant deux journées vingt quartiers de l'île, soit environ 1600 personnes. Le résultat, s’il n'est pas statistiquement fiable, donne néanmoins un ordre de grandeur du nombre de personnes qui pourraient être touchées par le chikungunya sans que les autorités soient au courant. Ainsi l’étude a montré que seule une personne sur 1,5 ou sur 2 consulte son médecin.
Ce qui veut dire que le nombre de personnes victimes par le chikungunya en Martinique pourrait passer du simple au double : au lieu des 43 550 cas estimés, il pourrait y avoir en fait 65 000 cas ou même 87 000 cas, ce qui correspond à 16 % ou 22 % de la population.
Et cette situation pourrait empirer. L'arrivée prochaine de la saison des pluies va en effet favoriser la prolifération des moustiques-tigres, vecteurs du virus. En outre, l'afflux de touristes pendant les vacances scolaires multiplie les risques de propagation de la maladie. Depuis décembre 2013, le chikungunya, ou « la maladie de l'homme courbé », est à l'origine de 407 hospitalisations.
Conseils pour éviter les risques d'infection
Les autorités sanitaires insistent sur l’importance de la prévention (éliminer les eaux stagnantes propices à la reproduction du moustique) et des mesures de protection contre les piqûres de moustiques :
- porter des vêtements longs et couvrants, protéger pieds et chevilles;
- imprégner les vêtements d’insecticides pour une protection à long terme;
- appliquer ou vaporiser des produits répulsifs adaptés sur toutes les parties découvertes du corps, visage compris (l’application doit être renouvelée fréquemment et au moins 30 minutes après les produits solaires);
- dormir la nuit sous une moustiquaire imprégnée d’insecticides.
Attention toutefois pour les femmes enceintes et les parents de jeunes enfants, les produits répulsifs sont déconseillés aux moins de deux mois.