Les marchés de produits bio, c'est tendance. Les « bobos » s'y pressent. Mais, celui qui a les honneurs de la presse ces derniers jours n'est pas un marché bio comme les autres. Au Heritage Framers Market de Los Angeles, pas de tomates, ni de courgettes bio mais... du cannabis, bio bien sûr. Comme le note Le Nouvel Observateur, « la foule est multicolore et multi-générationnelle, parsemée de hippies, rockers, jeunes branchés et de quelques bourgeois. Au guichet, ne peuvent toutefois entrer que ceux munis d'une ordonnance. »
En Californie, seule l'utilisation thérapeutique du cannabis est légale. Ceux qui en font une utilisation récréative s'exposent à une simple amende s'ils possèdent moins de 28 grammes, mais au-delà, c'est un délit. Les malades, eux, ont le droit de posséder environ 100 grammes chez eux. Et pour attirer ces clients, les cultivateurs ne manquent pas d'imagination : sur les étals de ce marché californien hors norme, on trouve des sucettes, des barres chocolatées, de la « poudre cosmique »... le tout à base de cannabis bio. Les clients sont aussi attirés par le prix. « Seulement 180 dollars les 28 grammes, alors que le prix moyen dans un dispensaire médical normal est de 300 dollars environ », témoigne une cliente dans Le Nouvel Obs. Bon nombre d'entre eux souffrent d'un cancer et disent fumer pour soulager leurs douleurs.
En France, l'usage thérapeutique de cannabis reste puni par la loi. Le 16 juin dernier, Bertrand Rambaud qui cultive et fume du cannabis pour soulager les effets secondaires de son traitement contre le VIH et l'hépatite C a été condamné par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour usage de stupéfiants, mais dispensé de peine. Bertrand Rambaud, Président de la principale association pour le cannabis thérapeutique, milite pour la légalisation de l'usage thérapeutique du cannabis. Sur le site change.org sur lequel il a déposé une pétition, il explique : « Depuis que je prends de la teinture-mère de chanvre et que je vaporise du cannabis 3 à 4 fois par jour, les douleurs liées à ma maladie ont quasiment disparu. Je ne suis plus obligé de me rendre régulièrement aux urgences (tous les 3 mois environ) pour y subir une fibroscopie et bien souvent, rester en observation une nuit entière. Mais aussi, mes traitements ont pu être diminués de moitié. » Sa pétition a recueilli 4000 signatures.