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Aux Etats-Unis

Obésité : la sédentarité plus coupable que la malbouffe

Par Audrey Vaugrente

L’obésité explose aux Etats-Unis… mais pas pour les raisons qu’on veut bien croire. Selon une récente étude, l’inactivité croissante est bien plus responsable qu’une mauvaise alimentation.

Mark Lennihan/AP/SIPA

La sédentarité est encore plus nuisible que les excès alimentaires. Une étude à paraître dans l’édition d’août de l’American Journal of Medicine établit que le manque d’activité physique est plus responsable de l’explosion de l’obésité aux Etats-Unis que l’alimentation.

 

La sédentarité explose

Les chercheurs ont interrogé 92 000 personnes entre 1988 et 2010. Les participants ont précisé à quelle fréquence, intensité et durée ils faisaient de l’exercice le mois précédant le sondage. L’évolution de l’obésité a également été surveillée. Sur la durée de suivi, le taux de personnes obèses a grimpé en flèche : de 25 à 35 % chez les femmes, 20 à 35 % chez les hommes. On observe une progression similaire dans la proportion de personnes ayant trop de graisse abdominale. Pourtant, la quantité de calories consommées n’a pas réellement évolué. 

 

« Ce qui nous a le plus frappés, c’est à quel point l’activité physique de loisirs a évolué », reconnaît Uri Ladabaum, principal auteur de l’étude. « Nous ne pouvons pas tirer de conclusions sur les causes et les effets, mais nos résultats soutiennent l’idée que l’exercice et l’activité physique sont déterminants dans l’évolution de l’obésité. » Les chiffres confirment cette observation et montrent une tendance inquiétante : une femme sur deux est sédentaire, contre 19 % en 1988. Côté hommes, ce n’est pas mieux : ils sont 43 % à présenter une sédentarité complète, contre 11 % en 1988.

 

Des quotidiens trop chargés

Cette étude constitue un véritable « coup de clairon » aux yeux de la directrice de la rédaction de l’American Journal of Medicine : « Des forces sociétales et économiques sont à l’oeuvre, et nous devons les résoudre », affirme-t-elle. « Prenez par exemple la lutte des mères célibataires, qui tentent de jongler entre travail et enfants. Elles peuvent manquer de temps ou de ressources pour faire de l’exercice. Nous ne devrions pas simplement supposer qu’elles sont paresseuses. Leurs vies sont parfois trop chargées. »

Une activité physique régulière n’en est pas moins cruciale. La sédentarité, mais aussi l’obésité qui lui est associée, augmentent fortement le risque de maladies cardiovasculaires ou de cancer.