Les imbroglios administratifs peuvent avoir des conséquences dramatiques. C'est le cas du passage de la Sécurité sociale étudiante au régime général. Le Parisien en apporte une terrible démonstration avec le cas de Mathias, 27 ans, qui est « mort faute de carte Vitale ».
En effet, chaque année, 360 000 jeunes basculent du régime étudiant au régime général, mais le changement n'a rien d'automatique. Résultat : plusieurs ex-étudiants tardent à faire les démarches, et de leur côté, les mutuelles ne leur facilitent pas la tâche. « Les démarches ne sont pas toujours compréhensibles, admet Anouch Zaroukian, trésorière de la LMDE, dans les colonnes du Parisien. Nous mettons en place des actions pour les étudiants en fin de cursus, et notamment l’envoi d’un courrier pour les informer. »
Mais être privé de couverture sociale peut s'avérer fatal, comme le démontre l'histoire de Mathias. A 27 ans, il est diabétique depuis l'âge de 4 ans. A ce titre, il bénéficie d'une prise en charge à 100 % de ses soins. Mais, comme beaucoup de jeunes, il n'effectue pas les démarches nécessaires à la fin de ses études pour décrocher la carte Vitale. Quand il doit débourser 200 euros à la pharmacie, et ce, chaque mois, il dépose son dossier à la CPAM, mais aucune trace de Mathias et de sa maladie chronique. Il tente de se soigner tant bien que mal, mais faute de pouvoir consulter un médecin spécialiste, son diabète fait des dégâts. « Mathias pensait pouvoir tenir le week-end en surveillant son alimentation et se rendre aux urgences si jamais ça n’allait pas, raconte sa mère à la journaliste du Parisien. Se sentant mal, il s’est allongé, mais ne s’est jamais réveillé ». La fameuse carte verte est arrivée deux semaines trop tard.
Faciliter les démarches administratives semble donc urgent, à moins que le régime de Sécurité sociale étudiante ne soit purement et simplement supprimé au profit du maintien du régime général. Des associations de consommateurs le réclament déjà. De son côté, la mère de Mathias a créé un blog et lance un appel à témoignages pour que son fils ne soit pas mort pour rien.