L’Autorité européenne de la concurrence a tranché. Les laboratoires Servier sont condamnés à payer 331 millions d'euros d'amende "pour abus de position dominante". Ils étaients accusés d’avoir empêché l’arrivée de génériques pour la molécule périndopril, un médicament utilisé pour lutter contre l'hypertension artérielle.
La Commission européenne leur reprochait notamment d'avoir versé des paiements aux fabricants de génériques, afin qu’ils n’entrent pas sur le marché, mais aussi d’avoir acheté des brevets indispensables à la production de périndopril. La manoeuvre aurait ainsi eu pour but d’empêcher à la concurrence de développer des médicaments génériques.
Recours devant la Cour Européenne
Les laboratoires Servier, qui ont engrangé en 2013 un bénéfice net de 315 miilions d'euros, ont annoncé leur intention de déposer un recours devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Néanmoins, cette procédure n'annule pas la peine et ils devront s'acquitter de l'amende.
Cependant, ils ne sont pas les seuls visés par la décision de l'Autorité Européenne de la Concurrence. Cinq fabriquants de génériques, eux aussi impliqués dans l'affaire, devront lui verser une amende, dont le montant total s'élève à 427,7 millions d'euros. Parmi eux, le laboratoire israélien Teva, le premier fabriquant de génériques au niveau mondial.
Retarder l'entrée de génériques sur le marché est une pratique fréquente de la part des grands laboratoires, et ce n'est pas la première fois que l'un d'entre eux écope d'une condamnation. L'an dernier, c'était le danois Lundbeck qui avait payé 100 millions euros d'amende pour une affaire similaire.