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Au-delà de 8 heures par semaine

Le vélo intensif augmente les risques de cancer de la prostate

Par Léa Drouelle

Une étude britannique révèle que la pratique régulière du cyclisme ne serait pas responsable de problèmes d'infertilité ou de dysfonction érectile, mais augmenterait le risque de cancer de la prostate.  

Bernard Papon/AP/SIPA

Cela fait plusieurs années que de nombreuses enquêtes scientifiques pointent du doigt les potentiels dangers causés par la pratique du cyclisme. Le vélo a été accusé de tous les maux. Pédaler régulièrement pourrait s'avérer néfaste chez les hommes, non pas pour leur dos - comme certains le pensent à tort - mais pour leurs parties génitales. Mais les conséquences ne sont pas celles que l'on imagine.

La fertilité préservée
Infertilité, dysfonction érectile... Des risques évoqués maintes et maintes fois. Or, l'enquête réalisée par le Département d'Epidémiologie et de santé publique de Londres, publiée dans le Journal of Mens' Health démontre le contraire. Durant la période 2012-2013, les chercheurs ont observé la fréquence sportive de près de 5 300 hommes cyclistes. Ils pédalaient en moyenne 6,21 heures par semaine. Le but de l'étude était de déterminer si les problèmes d'érection ou d'infertilité avaient un rapport avec leur activité. Résultat des courses : aucun lien direct de cause à effet n'a pu être prouvé. 


Risque multiplié par 6 de cancer de la prostate

En revanche, les enquêteurs notent un risque de développement du cancer de la prostate chez les hommes âgés de plus de 50 ans pédalant plus de 8 heures par semaine. Ce risque était multiplié par six. Chez ceux qui pratiquaient ce sport entre 3 et 5 heures par semaine voyaient leur risque doubler. C'est la toute première étude à établir un lien entre la pratique intensive du cyclisme et le cancer de la prostate. Les chercheurs ne formulent aucun lien pouvant l'expliquer. Ils rappellent juste qu'un lien entre le cyclisme et le cancer des testicules a déjà été établi, et qu'il serait lié à des traumatismes répétés au niveau du scrotum. Cependant, les auteurs de cette étude n'exclut pas l'idée que ces quinquagénaires sportifs se préoccupent plus de leur santé que la moyenne et qu'ils bénéficient donc d'un meilleur dépistage du cancer de la prostate.

Selon les auteurs de l'étude, « cette nouvelle perspective sur l'étiologie du cancer de la prostate mérite d'être examinée ». Ajay Nehra, rédacteur en chef du Journal of Men's Health, quant à lui préconise une politique de prévention à l'égard des hommes concernés. « Les médecins devraient discuter avec leurs patients afin de les informer des bénéfices, mais aussi des risques que représente la pratique régulière et intensive de cette activité sportive. »