Le dernier numéro de la revue américaine Pediatrics dévoile une étude aux résultats étonnants : les adolescents d’Europe du sud ont une forme physique moins bonne que ceux du centre-nord l’Europe du Nord et du centre. Plus surprenant encore : il y aurait plus d’obèses parmi les jeunes du sud que dans le nord.
Réalisée par le chercheur Fransisco B.Ortega, du Département d’Education Physique et Sportive de l’Université de Grenade, la recherche a réuni 3528 adolescents de quatre villes d’Europe méditerranéenne ( Espagne, Grèce, Italie) et de six villes du centre-nord de l’Europe. Ces derniers se sont livrés à toute une série d’épreuves afin que les chercheurs puissent mesurer leur forme physique, leur graisse totale et abdominale, ainsi que leur risque cardiométabolique. Une partie d’entre eux (1089) a également accepté de donner un échantillon de leur sang, requis pour des analyses.
Sport au Nord, télé au Sud
L’une d’entre elles consistait à porter un accéléromètre sous la ceinture pendant une semaine. Ainsi, les enquêteurs pouvaient ensuite déterminer le type et la fréquence d'activités pratiquées dans la journée par les adolescents. L’expérience a révélé une importante sédentarité dans les pays du sud, les adolescents passant notamment beaucoup de temps devant leur poste de télévision. Dans les pays du centre-nord en revanche, l'activité physique est fréquente. « Ces résultats démontrent l’impact que la pratique régulière d’un sport a sur la forme physique d’un individu » note M.Ortega. En effet, selon les résulats de l'enquête, les Européens du sud seraient en moins bonne forme que celle de leurs voisins nordiques.
Zones d’ombre
Les observations de l’accéléromètre ajoutées aux échantillons de sang ont permis aux chercheurs d'évaluer les niveaux de graisse des adolescents des neuf pays européens. Ils en sont arrivés à la conclusion qu’il y avait plus d’obèses dans le sud que dans le nord. Cependant, les causes de ce phénomène restent obscures, l'auteur de l’enquête expliquant « qu’aucun des résultats n’a permis de déterminer si cette prédominance est due à l’activité physique, à l’alimentation ou encore à des marqueurs génétiques ». Pour ce qui est des risques cardiométaboliques, l’étude a révélé des traces de cholestérol ou de pression artérielle, mais cette fois, pas de différence notable entre les jeunes du sud et du centre-nord.