Ce sera sans doute un déplacement politique très attendu des Français d'Outre-Mer. Marisol Touraine, ministre de la Santé, vient d'annoncer sur le site de son ministère qu'elle se rendra en Guadeloupe, puis en Martinique, du mercredi 16 au vendredi 18 juillet 2014. Le but de ce voyage : suivre, sur le terrain, l’évolution de l’épidémie de chikungunya qui sévit actuellement aux Antilles françaises.
Déjà 1 000 hospitalisations aux Antilles
En effet, à ce jour et depuis le début de l'épidémie (décembre 2013), la maladie a déjà touché là-bas près de 100 000 personnes, donné lieu à 1 000 hospitalisations et provoqué indirectement 33 décès, notamment chez les personnes fragiles (personnes âgées). Face à ces chiffres préoccupants, les pouvoirs publics, les élus et les professionnels de santé sont pleinement mobilisés pour apporter des soins adaptés aux malades et endiguer l’épidémie dans ces départements français d’Amérique (DFA), indique ce vendredi le ministère de la Santé. Surtout que le début de la période estivale et celui de la saison des pluies, propices à la reproduction du moustique vecteur, font craindre une augmentation du nombre de cas, d'après l'Institut de veille sanitaire.
Une trentaine de personnes en renfort
Pour tenter d'y faire face, un plan exceptionnel a été mis en place. Parmi les mesures phares visibles sur le terrain, les municipalités des Antilles ont décidé de mobiliser de jeunes volontaires du service civique. Ainsi en Guadeloupe, les « brigades anti-chik » comptent 250 jeunes en insertion qui font du porte-à-porte pour appeler les gens à vider les vases, retourner les coupelles des pots de fleurs, vider régulièrement leurs gouttières, et se protéger avec des moustiquaires et du répulsif.
La sécurité civile a, elle, envoyé une trentaine de personnels en renfort en Martinique et en Guadeloupe, pour intervenir « sur les immeubles difficiles d'accès », ciblant les bâtiments sanitaires (hôpitaux, dispensaires) ou accueillant des publics fragiles (écoles, centres de vacances, etc).
Enfin, l'EPRUS (établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires) a indiqué au Parisien avoir envoyé « deux médecins et cinq infirmiers réservistes à l'hôpital de Basse-Terre » et a « mis en pré-alerte des dizaines de professionnels si la médecine de ville ne pouvait plus faire face ».
Autant d'acteurs investis dans la prise en charge de l’épidémie et la lutte anti-vectorielle que Marisol Touraine a promis de visiter au cours des trois jours qu'elle passera sur place.