La sécheresse vaginale concerne de nombreuses femmes, en particulier après la ménopause, en raison de l'arrêt de la sécrétion des hormones féminines. Mais de nombreux médicaments peuvent également être en cause, comme les psychotropes ou les antihypertenseurs. La sécheresse vaginale provoque des douleurs et rend plus sensible aux infections. Mais des solutions existent, comme les traitements à base d'oestrogènes, d'acide hyaluronique ou encore le laser vaginal pulsé, qui régénère les cellules vaginales.
Entretien avec le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et spécialiste de la sexualité (1).
Certains traitements peuvent-ils induire une sécheresse vaginale ?
Dr Sylvain Mimoun : Oui malheureusement, il existe des traitements qui peuvent déclencher la sécheresse vaginale et/ou la renforcer. Si une femme souffre d’un cancer du sein, qui est un cancer hormono-dépendant , c’est à dire qui dépend de ses propres hormones, on va lui donner des traitements anti-oestrogéniques, afin d’empêcher l’évolution du cancer. Or ces traitements sont déclencheurs de sécheresse et cela peut entraîner une vraie douleur, à tel point que la femme peut se plaindre d’avoir mal au vagin rien qu’en marchant, donc même indépendamment des rapports sexuels.
Des médicaments couramment utilisés peuvent-ils induire une sécheresse vaginale ?
Dr Sylvain Mimoun : Oui, beaucoup de médicaments peuvent induire une sécheresse vaginale. Les plus classiques sont les traitements psychotropes. Ils agissent sur les nerfs, comme les antidépresseurs, et vont assécher le vagin. D’autres médicaments, comme les antihypertenseurs, vont augmenter la prolactine qui est une hormone sécrétée par le cerveau. Or, cette prolactine va assécher le vagin et du coup on peut rentrer dans cette spirale négative où on est pas bien, le vagin est sec alors on prend un peu plus de médicaments, et c’est une spirale infernale.
Face à ce problème, y a-t-il des alternatives dans la même classe de médicaments ?
Dr Sylvain Mimoun : En tout cas, il faut avoir conscience de cette plainte là. Le plus simple, tout d’abord, c’est de demander une alternative au médecin qui a prescrit cette médication. Je ne parle pas pour le cancer, car le traitement doit d’abord être efficace contre la maladie. Mais l’objectif c’est de voir avec le prescripteur comment faciliter le traitement de cette sécheresse vaginale.
Entretien avec Sandrine Chauvard
(1) Auteur de plusieurs ouvrages, dont « côté cœur, côté sexe : l’ABC du bonheur à deux », co-écrit avec Rica Etienne et publié aux éditions Albin Michel.
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Sécheresse vaginale : plus sensible à la ménopause