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50 000 et 70 000 personnes concernées en France

SIDA : AIDES favorable aux antirétroviraux en prévention pour les homosexuels

Par Léa Surugue

 L'OMS recommande l'utilisationà titre préventif d'antirétroviraux par les homosexuels. Pour l'association AIDES, un cadre doit être défini avec les autorités sanitaires, afin de mettre en place cette mesure.

REVELLI-BEAUMONT/SIPA

L’organisation AIDES, la première association française à sensibiliser sur la question du sida, a accueilli de manière très favorable le communiqué de l’Organisation Mondiale de la Santé publié ce vendredi. Celle-ci recommande en effet l’utilisation à titre préventif du Truvada, un antirétroviral, par les homosexuels. Les contaminations par le VIH continuent d’augmenter dans cette population. « Nous constatons une explosion de l'épidémie » du Sida pour ce groupe à risque », a indiqué Gottfried Hirnschall, qui dirige le département VIH de l'Organisaton Mondiale de la Santé. La prise des antirétroviraux permettrait d'éviter « un million de nouvelles infections au sein de ce groupe en 10 ans », selon l'OMS.


Une « suite logique »
Pour AIDES, ce communiqué n’est que la suite logique de toutes les études parues au cours des deux dernières années, et qui vont dans ce sens. Donner des antirétroviraux à certains groupes particulièrement vulnérables, avant une exposition au virus, permettrait ainsi de réduire considérablement les risques d’infection.

AIDES aimerait voir cette pratique mise en place en France. Pour cela, l’association a déposé une demande de « Recommandation temporaire d’utilisation» (RTU) auprès des autorités sanitaires françaises. Si cette disposition était acceptée, elle rendrait le Truvada accessible à des personnes séronégatives, mais ayant de fortes probabilités de développer la maladie, notamment aux homosexuels qui auraient eu des rapports non protégés.

« Nous sommes favorables à ces mesures préventives et souhaitons que les autorités sanitaires déterminent un cadre pour ajuster ces recommandations de l’OMS en France. La RTU que nous souhaitons pourrait concerner entre 50 000 et 70 000 personnes », a d’ailleurs précisé le porte-parole de l’organisation.

Evaluer les risques de la prise de ce traitement
Outre les expertises en laboratoire pour déterminer les risques de prendre ce type de médicament, sans être malade, les prochaines étapes concernent la définition des modalités de prise en charge et de remboursement des antirétroviraux, dans le cas où la RTU serait acceptée.
Un dossier a été déposé par AIDES auprès de Agence Nationale de Santé (ANSM), pour demander sa mise en place. Mais l’association n’a pas eu de retour depuis novembre dernier.
Avec ce communiqué de l’OMS, l'association espère interpeller l’attention de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour faire ainsi accélérer le processus.