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QUESTION D'ACTU

Etude à partir de vidéos pornographiques

Addiction au sexe : même fonctionnement cérébral que les toxicomanes

L'addiction au sexe est-il une addiction comme les autres ? Oui, si l'on en croit une étude scientifique qui montre que l'activité cérébrale des toxicomanes et des accros au sexe est la même. 

Addiction au sexe : même fonctionnement cérébral que les toxicomanes Diego Cupolo/NEWSCOM/SIPA




Le cerveau des personnes souffrant d'addiction au sexe fonctionnerait de la même manière que celui des toxicomanes. Une étude parue dans la revue Plos One démontre en effet que le fait de regarder de la pornographie déclenche la même activité cérébrale que celle chez les toxicomanes lorsqu'ils prennent des médicaments dont ils sont dépendants. Mais, les chercheurs tiennent à préciser que cela ne signifie pas pour autant que la pornographie est en elle-même addictive.


Concrètement, les chercheurs du département de psychiatrie de l'Université de Cambridge ont examiné l'activité du cerveau chez 19 hommes souffrant d'un comportement sexuel compulsif et ils les ont comparés au même nombre de volontaires sains. Ils ont regardé deux types de vidéos : l'une à caractère pornographique et l'autre à caractère sportif. Dans le même temps, leur activité cérébrale était enregistrée grâce à un examen par IRM. Ils ont constaté que trois régions étaient particulièrement actives (le striatum ventral, le cortex cingulaire antérieur et l'amygdale). Or, ces trois mêmes régions du cerveau sont aussi particulièrement activées chez les toxicomanes lorsqu'ils prennent des substances.


Du désir mais pas de plaisir
Les chercheurs ont aussi mis en évidence une autre similitude entre les addicts au sexe et les toxicomanes. Ils voulaient savoir si les hommes éprouvaient plus de désir lorsqu'ils visionnaient les vidéos pornographiques et s'ils aimaient tout simplement ces vidéos. Sans surprise, les participants ayant un comportement sexuel compulsif ont déclaré avoir plus de désir mais ils ne déclaraient pas aimer particulièrement ces films. De la même manière, les toxicomanes recherchent les médicaments parce qu'ils en ont besoin, plus que parce qu'ils y prennent du plaisir.

Autre constat : plus l'homme était jeune, plus l'activité dans le striatum ventral était important lors du visionnage des films pornographiques. Or, on sait que les zones du cerveau impliquées dans le contrôle de notre impulsivité continuent de développer après 25 ans. Ce qui peut expliquer une plus grande prise de risque chez les plus jeunes.


Le porno est-il addictif ?

"Il existe des différences claires dans l'activité cérébrale entre les patients qui ont un comportement sexuel compulsif et des volontaires sains. Ces différences reflètent celles des toxicomanes", analyse le Dr Valerie Voon, co-auteur de l'étude. Cependant, nos résultats ne permettent pas d'affirmer que ces personnes sont addicts au porno, ni même que le porno est addictif."

Ces travaux devraient cependant aider à comprendre l'addiction au sexe qui toucherait environ une personne sur 25.

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