La présence du virus Ebola continue à s’étendre en Afrique. C’est la plus grave épidémie de fièvre Ebola connue, selon l'OMS. Elle sévit depuis cinq long mois en Afrique (Guinée, Sierra Leone et Liberia). En plus de la létalité de la maladie - qui peut atteindre 90% - un autre sujet préoccupe les médecins.
Les bilans officiels pourraient être en dessous de la réalité, car des patients pourraient se cacher. Récemment, près de 40 cas ont été découverts dans un village de l’Est du pays. « Or, nous n’avons aucune idée du nombre de villages affectés, reconnaît Anja Wolz, coordinatrice du programme d’urgence de Médecins sans frontières (MSF). Je crains que nous n’ayons découvert que la partie visible de l’iceberg », ajoute-t-elle. Comme le mentionne le communiqué de MSF, « des équipes déployées dans les villages commencent activement la recherche des malades ». Le ministère de la Santé de Sierra Leone et l’OMS ont renforcé les équipes de recherche des personnes ayant été en contact avec des malades. Car, afin de contrôler l'épidémie d'Ebola, il y a urgence à détecter les malades et à suivre les personnes qui ont été en contact avec eux, prévient l'organisation humanitaire.
Des patients cachés
En effet, Ebola suscite une telle peur que certains malades ne se font pas soigner et qu’il est impossible pour les humanitaires de faire leur travail dans certaines zones. « Des familles sont chassées de leur village, des malades sont bannis et meurent dans la solitude », déplore Anja Wolz.
Pour lutter contre ce phénomène, les équipes de MSF proposent un soutien psychologique aux patients et aux familles, organisent des activités publiques de promotion de la santé avec des patients guéris, et expliquent les modes de propagation du virus. « Le temps nous est compté car plus la détection des malades et le suivi des contacts tardera, et plus il sera difficile de contrôler l’épidémie », a déclaré MSF.
Une partie de la population terrorisée
Les professionnels de santé et les traitement qu’ils prodiguent seraient repoussés par une certaine partie des populations locales, terrifiée, explique l’agence Reuters. Les habitants seraient effrayés par l’hospitalisation, qu’ils considéreraient comme synonyme d’une mort certaine. Les équipes qui sillonnent les trois pays touchés par le virus, celles chargées d’informer les populations sur les risques entraînés par Ebola et le besoin de traitement ne sont pas toujours les bienvenues… Un sentiment général de doute s’est emparé de certaines populations, en voyant certaines des personnes infectées mourir dans les centres de soin. Une situation d’autant plus préoccupante, que le dernier bilan de l’OMS comptabilise un total de 888 cas d’Ebola, dont 539 morts.