Une visite ministérielle à la hauteur de la crise que traversent les Antilles françaises. La ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine se rend en Guadeloupe et en Martinique du mercredi 16 au vendredi 18 juillet. But de l'opération : suivre, sur le terrain, l’évolution de l’épidémie de chikungunya et rappeler la mobilisation totale du gouvernement, des autorités sanitaires et des services de l’Etat pour prévenir toute aggravation de la situation en ce début de période estivale.
10 % de la population touchée
La situation est critique dans les départements français d’outre-mer. Depuis le début de l’épidémie, le chikungunya a atteint plus de 100 000 personnes, soit 10 % de la population, et tué plus de 30. Véhiculée par le moustique tigre (aedes albopictus), la maladie se manifeste par de fortes fièvres, des douleurs articulaires importantes ainsi que des courbatures. A elles deux, la Guadeloupe et la Martinique concentrent la majorité des cas. Et selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), le bilan pourrait encore s’aggraver : l’immunité collective est « insuffisante » et la population « naïve » ne met pas en place les mesures préventives nécessaires.
400 000 métropolitains attendus
Le déplacement de Marisol Touraine s’effectue dans un contexte particulier. Avant même le début de la saison des pluies, propice à la reproduction des moustiques, l’épidémie de chikungunya est entrée dans « une phase de croissance exponentielle. » L’Agence régionale de santé (ARS) en Guadeloupe a souligné il y a peu que « si la poursuite de l’épidémie était inéluctable, son ampleur pourrait considérablement être réduite par une mobilisation de chacun. »
Si les craintes s’attisent, c’est aussi parce que les Antilles vont connaître un afflux de population à l’heure des vacances d'été. Chaque année, ce sont 400 000 habitants de la métropole qui se déplacent en Guadeloupe et Martinique. Cette période estivale, qui coïncide avec la saison des pluies dans la région, fait craindre une importation massive du chikungunya en métropole.
Du côté des ARS, Conseils généraux et régionaux, les actions se multiplient. Elimination des encombrants pouvant abriter des larves, distribution de répulsifs, messages de prévention ou encore « brigades anti-chik », la prévention se décline sous toutes les formes.