C’est un nouvel espoir pour le traitement de l’Alzheimer, maladie qui touche aujourd’hui près de 44 millions de personnes dans le monde. Une équipe de chercheurs de l’université de McGill à Montréal et de l’Institut Universitaire Douglas en santé mentale, menée par le professeur Judes Poirier, a découvert un gène qui permet de se protéger contre la maladie, et surtout de la retarder, pour une durée pouvant aller jusqu'à quatre ans.
Gène Miracle
Certaines études avaient déjà montré que les personnes qui prenaient un certain type de statines, des médicaments anti-cholestérol, étaient moins à risque de développer la maladie d’Alzheimer. Mais pour d'autres chercheurs, les effets de ces médicaments sur des personnes déjà atteintes d'Alzheimer était nuls. Cette étude avait donc pour objectif d'étudier le lien entre les statines et la maladie, afin de comprendre pourquoi elles pouvaient dans certains cas retarder la retarder, mais n'étaient pas en mesure de soigner une fois l'alzheimer installé.
Au cours de leurs recherches, c'est finalement une mutation génétique qu'ils ont découvert, et qui explique ces processus biologiques. Ils ont en effet identifié une mutation du gène HMG CoA Réductase, qui concerne 25% de la population. Ce gène est déjà bien connu des cardiologues, car c’est lui qui régule la production et la mobilisation du cholestérol dans le cerveau. Pour une personne dont le cholestérol est élevé, les statines peuvent agir au niveau de ce gène pour y remédier.
En ce qui concerne l'Alzheimer, être porteur de la mutation génétique en question retarde la maladie et permet même de réduire les risques de la développer, de 50% chez les femmes, et de 30% chez les hommes.
Nouvelles Statines
Selon le professeur Poirier, bien développées, certaines statines peuvent inhiber le gène HMG CoA Réductase. Celui-ci fonctionnerait alors de manière similaire à sa variante mutée, et pourrait donc retarder l’arrivée de l’Alzheimer.
Les résultats de cette étude pourraient constituer une percée importante pour trouver un traitement efficace, alors que ces dernières années, près de 99% des essais cliniques se sont soldés par des échecs. La prochaine étape étant donc de développer et de tester un nouveau type de statine agissante directement sur le cerveau et pouvant imiter la variante naturelle du gène HMG CoA Réductase.