Pour une fois, c’est une bonne nouvelle concernant les accidents vasculaires cérébraux. Selon une étude américaine, qui vient d’être publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), le risque de faire un premier AVC a diminué de 24% ces 20 dernières années. Mais cette baisse concerne surtout les sujets de plus de 65 ans. On observe également une réduction de la mortalité de 20% par décennie, mais qui touche cette fois les personnes jeunes. « Nous pouvons nous féliciter de ces résultats, même si les AVC restent la 4ème cause de décès aux Etats-Unis. Ces résultats mettent en lumière ce qu’il faut encore améliorer », souligne Josef Coresh du Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et co-auteur de l’étude.
Celle-ci a été menée sur plus de 14 000 américains n’ayant jamais eu d’AVC, âgés de 45 à 64 ans à la fin des années 80 et qui ont été suivis pendant 20 ans. Durant cette période, 7% d’entre eux ont fait un accident vasculaire cérébral. Parmi eux, 10% sont morts dans les 30 jours suivant l’AVC, 21% dans l’année, 40% dans les 5 ans, et 58% d’ici à la fin de l’étude. Des différences sont apparues selon les âges, en revanche, il n’y en a pas eu selon le sexe ou la race, alors que des travaux précédents suggéraient que le risque d’AVC chez les Afro-Américains ne baissait pas.
Attention à l'augmentation de l'obésité
Selon les chercheurs, ces diminutions, à la fois du risque et de la mortalité liée aux AVC, s’expliquent par un meilleur contrôle des facteurs de risque, comme la pression artérielle, l’arrêt du tabac et l’utilisation des statines pour faire baisser le cholestérol. Cependant, il ne faudrait pas être trop optimiste. L’augmentation de l’obésité, et en conséquence de l’hypertension et du diabète, inquiète les chercheurs. Plusieurs études montrent que les AVC sont de plus en plus fréquents chez les jeunes. Ainsi, une étude menée grâce au registre dijonnais des AVC, montre que 10% des personnes qui ont présenté un 1er AVC étaient âgés de moins de 55 ans. Les accidents vasculaires cérébraux touchent chaque année en France environ 130 000 personnes. Ils sont responsables de 40 000 décès, et représentent la première cause de mortalité chez la femme et la troisième chez l’homme.