Les patients en attente de greffe veulent connaître les risques liés aux donneurs. Un sondage, paru ce 15 juillet dans Liver Transplantation, révèle que 80 % des patients sur liste d’attente pour une greffe de foie ou qui l’ont déjà subie veulent recevoir plus d'informations sur les risques liés à l'organe disponible, et être davantage impliqués dans le processus de décision.
Un « consentement éclairé »
Des chercheurs néerlandais ont interrogé 40 patients en attente de transplantation hépatique et 179 greffés. Ils sont une immense majorité (70 %) à vouloir connaître les risques liés au donneur : transmission d’une maladie infectieuse, d’une tumeur maligne, rétrécissement du canal biliaire ou encore échec précoce de la greffe. Cette information donnerait aussi à 25 % des patients la possibilité de refuser des groupes de donneurs. « Nos résultats montrent clairement que la majorité des candidats à la greffe veulent être impliqués dans la prise de décision », conclut le Dr Robert Porte, qui a mené l’étude. Il estime que, dès qu’une greffe est proposée, le rôle du patient doit être valorisé.
Pour la moitié des malades interrogés, l’information devrait être fournie au moment où l’organe est disponible. Cela souligne leur « besoin d’un consentement éclairé », estiment les auteurs de l’étude. Ils sont tout de même 28 % à exprimer le désir de n’être jamais informés des risques, une déclaration plus fréquente chez les patients de faible niveau académique. Les autres se disent prêts à aborder le sujet une fois que l’intervention est finie.
De meilleurs résultats post-opératoires
Les patients veulent être mieux informés sur les risques… mais les acceptent davantage. Ils se montrent en effet très tolérants : près de 75 % des malades accepteraient le foie d’un ancien héroïnomane en bonne santé ou celui d’une personne âgée. « Les patients en attente de greffe de foie sont prêts à accepter un risque de transmission infectieuse ou d’échec de greffe assez élevé par rapport au risque acceptable par les médecins », notent les auteurs de l’étude.
Certains pourraient manifester des réticences vis-à-vis de cette meilleure information. Mais une telle décision est sans conteste bénéfique pour le malade comme l’équipe médicale, rappelle l’étude : « Des patients mieux informés ont des attentes plus réalistes, ce qui améliore les résultats post-opératoires et réduit le nombre de poursuites judiciaires. »