« Mettre fin à l’épidémie d’ici 2030, c’est possible », a affirmé Michel Sidibé, le directeur exécutif de l’Onusida, en présentant les derniers chiffres sur le VIH ce mercredi 16 juillet. Si l’objectif est atteignable, c’est parce que pratiquement tous les signaux sont au vert.
- Tout d’abord, le nombre de nouvelles infections par le virus du Sida est en déclin constant dans la plupart des régions du globe. Il est passé de 2,2 millions en 2012 à 2,1 millions en 2013. Et par rapport à 2001, la chute est de 38%.
Chez les enfants, la baisse est encore plus marquée : - 58% de nouvelles infections entre 2002 et 2013. Pour la première fois, le nombre d’enfants nouvellement infectés est passé sous la barre des 200 000.
Un large accès aux antirétroviraux
- Autre source d’optimisme soulignée dans le rapport de l’Onusida : près de la moitié (48 %) des personnes vivant avec le VIH connaissent aujourd’hui leur statut sérologique.
- Résultat : l’accès au traitement a fait un bond en avant. En Afrique subsaharienne, près de 90 % des personnes testées positives ont accès à des antirétroviraux. Et les études montrent que chez 76 % des malades traités, la charge virale est indétectable. Ainsi, ils ne peuvent pas transmettre le virus à leur partenaire.
- Concernant le nombre de morts, la tendance est aussi à la baisse : - 35% en 2013 par rapport à 2005, année où le pic de mortalité a été atteint. « Au cours des trois dernières années, précisent les auteurs du rapport, la baisse des décès liés au sida a été 19%, ce qui représente la chute la plus importante au cours des dix dernières années. »
- Enfin, les moyens alloués à la lutte contre le Sida donnent aussi de l’espoir à l’organisation des Nations Unies. Ils ont plus que quadruplé en dix ans.
Plus de 11 millions de morts évitables d'ici 2030
Nous sommes donc sur la bonne voie pour mettre fin à l’épidémie de sida dans le monde mais la partie n’est tout de même pas gagnée d’avance. Pour Michel Sidibé, il faut « intensifier nos efforts d’ici 2020 » pour atteindre cet objectif en 2030.
« Sinon, cela peut prendre une décennie, voire davantage », prévient le directeur exécutif de l’Onusida. L’enjeu est de taille puisque mettre fin à l’épidémie permettrait d’éviter 18 millions de nouvelles infections et 11,2 millions de morts entre 2013 et 2030.