Plusieurs inquiétudes ont été émises par le passé concernant les effets de certains traitements contre l’asthme sur la croissance des enfants. Et une étude publiée sur The Cochrane Library montre qu'en effet, l’inhalation de corticoïdes, le traitement le plus répandu lors d'une crise chez les enfants atteints d’un asthme sévère, aurait bien pour conséquence un ralentissement de la croissance, la première année d’utilisation. Ainsi, les enfants soignés par cette méthode seraient en moyenne un demi centimètre moins grands que les autres.
Première maladie chronique de l’enfant
8471 enfants a ont participé à cette étude de grande ampleur, qui a compté 25 essais cliniques différents. Une partie des participants s’est vu administrer le traitement par corticoïdes, alors que les autres recevaient d’autres médicaments ou des placebos. Les chercheurs ont alors constaté ce ralentissement de la croissance, au cours de la première année du traitement.
Aujourd’hui plus de 4 millions de personnes sont considérées comme asthmatiques en France, dont 9% de moins de 18 ans. C’est la première maladie chronique chez les enfants. Le recours à des inhalateurs est l’une des méthodes les plus utilisées lors de crises d’asthme. L’étude apporte donc de nouveaux éléments intéressants sur leurs possibles effets secondaires.
Pas de panique
Interrogé sur les implications de cette étude, le docteur Pascal Chanez, pneumologue et professeur à l’université d’Aix-Marseille, a néanmoins relativisé les résultats : « Les parents ne devraient pas s’alarmer car les médecins sont conscients de ces problèmes de croissance. Leur rôle est justement de trouver la juste mesure pour que le traitement soit bien dosé : efficace et sans trop d’effets secondaires ». D’autant qu’un demi-centimètre, ça n’est pas grand chose, comparé aux bénéfices apportés par les traitements. « L’impact clinique de l’inhalation de corticoïdes par rapport aux bienfaits de ces médicaments sur l’asthme est minime », rappelle-t-il.
Enfin, cet impact sur la croissance des enfants ne se mesure que la première année du traitement. De quoi rassurer les parents et les enfants qui ne doivent en aucun cas interpréter ces résultats comme un argument pour ne pas suivre leur traitement.