C’est un argument de plus, et non des moindres, qui milite en faveur de l’allongement de la durée du travail. Dans Le Point, Anne Jeanblanc prévient d’emblée que « l’information peut ne pas faire plaisir à tout le monde ». Au même titre que l’activité physique protège le cœur, la stimulation intellectuelle entretient le cerveau. Et plus on prend sa retraite à un âge avancé, moins on risque de développer la maladie d’Alzheimer ou toute autre démence, selon une étude publiée dans l'European Journal of Epidemiology.
Le niveau d’éducation, l’entraînement cérébral, lié à la pratique des mots croisés ou des jeux de cartes, protègent contre « les effets biologiques du vieillissement cérébral ». Mais cette "réserve cognitive" est aujourd’hui quantifiable en fonction de la durée de son activité professionnelle.
Des chercheurs de l’ICL et de l’INSERM (1) on épluché les dossiers de 429 083 artisans et commerçants qui ont cessé de travailler avant le 31 décembre 2010. « Dans cette population, indique la journaliste de l’hebdomadaire, la prévalence des cas de maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence était de 2,65 % (de 0,07 % chez les personnes de 65-69 ans à 10,2 % chez celles de 85 ans et plus). »
Indépendamment de tout autre facteur, les scientifiques ont constaté qu’un départ à la retraite différé de cinq ans réduirait de 15 % le risque de développer une démence dans le futur. Ce qui n’est pas utilisé est perdu, résument les auteurs de l’étude en confirmant « qu'une diminution significative du risque de développer une démence est associée à un âge plus élevé de départ à la retraite ».
Travailler plus longtemps pour penser mieux, voilà un slogan que certains hommes politiques vont pouvoir rependre à leur compte.
(1) International Longevity Center France en collaboration avec C. Dufouil (Inserm U897, université de Bordeaux).