Après avoir colonisé les Antilles françaises, le chikungunya menace les Etats-Unis. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) annoncent le premier cas autochtone de chikungunya dans le pays. Il s’agit d’un homme résidant en Floride, qui n’avait pas voyagé avant son infection.
S’il s’agit du premier cas autochtone, les Etats-Unis connaissent bien le chikungunya. Depuis 2006, le pays signale environ 28 cas importés par an - principalement à Porto Rico et aux Îles Vierges Américaines. Les deux moustiques vecteurs de la maladie sont aussi bien implantés sur le territoire : l’Aedes aegypti et l’Aedes albopictus (moustique tigre) se trouvent dans tout le Sud-est américain, et dans certaines zones du Sud-ouest. Le moustique tigre remonte même jusqu’au sud du Midwest ainsi qu’au centre de la côte Est.
Une trajectoire inconnue
Dans un communiqué, les CDC affirment travailler en étroite collaboration avec le département de la Santé de Floride, dans le but de comprendre comment la transmission du virus s’est effectuée. L’équipe aura aussi pour mission d’évaluer si d’autres cas autochtones sont à prévoir. « La trajectoire que prendra désormais le chikungunya aux Etats-Unis n’est pas connue », reconnaissent les CDC dans un communiqué.
« Les directeurs des CDC pensent que le chikungunya se comportera comme la dengue, avec laquelle les cas importés ont abouti à des transmissions locales sporadiques sans entraîner de grande épidémie. » Ils rappellent par ailleurs qu’aucun cas importé n’a jusqu’ici causé d’épidémie locale.
Les CDC alertent cependant la population sur les risques d’une transmission autochtone et incitent les habitants des zones infestées à se protéger des piqûrees. « L’arrivée du chikungunya, d’abord dans les Amériques tropicales, à présent aux Etats-Unis, souligne les risques que posent ce pathogène et les pathogènes tropicaux », souligne le Dr Robert Nasci, directeur de la section « Maladies arbovirales » aux CDC.