Placebos, les médicaments homéopathiques ? Pas si sûr. Aujourd’hui, de plus en plus de médecins se forment à l’homéopathie et des études ont montré que ce type de traitement pouvait faire ses preuves, notamment pour certaines pathologies en médecine générale.
Douleurs musculo-squelettiques
L’homéopathie est une compétence que les médecins généralistes, comme les sages-femmes, peuvent acquérir. De plus en plus de pharmaciens y sont également initié.
Mais seuls 4 % des Français se soignent auprès d’un généraliste exclusivement homéopathe. Pourtant, d’après Bénédicte Sagnimorte, des laboratoires Boiron, « 85 % des patients qui se présentent à une consultation généraliste pourraient être pris en charge de cette manière, jusqu’à 50 % des pathologies générales pouvant être traitées par homéopathie. » Une affirmation que ne partage pas l'ensemble de la communauté médicale.
L’étude EPI3, réalisée entre 2006 et 2010 pour évaluer l’impact des médicaments homéopathiques, a permis une comparaison de leurs effets par rapport aux médicaments allopathiques. 8559 patients ont été recrutés, ainsi que 825 médecins généralistes, parmi lesquels certains étaient exclusivement homéopathes, d’autres exclusivement allopathes, les derniers ayant une pratique mixte.
Différentes pathologies, traitées par la médecine générale, ont été retenues pour l’analyse. Et les résultats sur les douleurs musculo-squelettiques, les premiers sortis, sont révélateurs. Ils indiquent qu’en terme d’évolution clinique, les patients qui prennent des médicaments homéopathiques suivent la même trajectoire que les autres. Ils n’ont pas plus de douleurs à long terme, ni de chances d’évoluer vers la chronicité. Ils sont également moins à risque de consommer des anti-inflammatoires plusieurs mois après le traitement, donc aussi moins à risque d’être gênés par des effets secondaires.
Soin de support
Cependant, l’homéopathie est avant tout utilisée pour traiter des symptômes, mais ne peut fonctionner dans toutes les pathologies. « Les médecins homéopathes ne sont pas idiots. Ils font des prescriptions adaptées au patient. Si celui-ci a besoin d’un médicament allopathique ou d’une opération, il sera traité de manière adéquate par le médecin. Aucun médecin n’est 100% homéopathe », précise-t-elle
En revanche, pour les maladies très graves, comme par exemple dans le cas d’un cancer, si l’homéopathie ne remplace évidemment pas le traitement, elle peut agir comme un soin de support, en atténuant les effets secondaires, notamment dans le cas de nausées violentes.
Un enregistrement à l'Agence du médicament
En terme de garanties de sécurité et de fiabilité, c’est un médicament comme un autre, soumis à une procédure d’enregistrement de plus en plus stricte pour être mis sur le marché. Depuis une directive européenne de 1994, chaque médicament homéopathique doit se soumettre à un enregistrement individuel auprès de l’Agence nationale du médicament et est évalué par des études cliniques. Les enregistrements ont débuté en 2012, et sur près de 600 souches déjà analysées, une dizaine seulement a été rejetée.
2000 de ces médicaments sont aujourd'hui en vente libre, et 1163 sont délivrés sur prescription et remboursés. Mais même dans le cas des premiers, les conseils de professionnels pour les prendre peuvent être les bienvenus, dans la mesure où chacun d’entre eux à un spectre d’utilisation très large, et peut être utilisé pour une variété de symptômes, à tout âge.