Vous reprendrez bien un ver de terre ? C’est peut être ce que l’on pourra dire en plaisantant à un alcoolique en cours de guérison dans un futur proche, si les essais faits sur des lombrics par des chercheurs de l’université du Texas dans le but de trouver un médicament contre l’addiction à l’alcool se confirment.
Des résulats encourageants
« L'alcoolisme est un énorme problème de société qui a besoin de plus d'efforts et de fonds, » estime le neuroscientifique de l’université du Texas Jonathan Pierce-Shimomura, co-auteur d’une récente étude visant à trouver un nouveau traitement pour combattre ce fléau.
Les chercheurs ont d’abord fait des essais sur des vers auxquels ils ont fait subir une mutation génétique visant à modifier leur sensibilité aux effets de l’alcool. Ils les ont ensuite fait baigner dans de l’alcool. Aucun signe d’ivresse n’a été observé lorsqu’ils les ont sortis. « Nous avons modifié ce canal uniquement sur la cible de l'alcool, » précise le Pr Pierce-Shimomura.
Les chercheurs sont confiants pour la suite et pensent détenir la clé d’un traitement efficace pour l’humain: « Nous avons trouvé un moyen pour que de futurs médicaments puissent cibler une molécule du cerveau humain, le canal potassium SLO-1, afin d'empêcher l'alcool de l'activer et de causer une intoxication », explique le Pr Pierce-Shimomura. Utilisé sur l’humain, ce procédé n’aurait donc pas d’effet secondaire autre que celui d’un état de sobriété permanent.
Trois traitements déjà existants
La consommation excessive d’alcool peut entraîner de graves maladies du foie (cancer du foie, cirrhose). En France, elle tue 45 000 personnes par an. A ce jour, il existe trois traitements médicamenteux pour la traiter. Si l’essai des chercheurs texans se révèle probant, ce nouveau médicament permettrait à à seul une synthèse de ces traitements.