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Rapport de l'OCDE sur les maladies mentales

Une dépression sur deux n'est pas traitée correctement

Par Léa Surugue

Dans les pays développés, 1 personne sur 2 risque de développer une maladie mentale au cours de sa vie. Or, selon un récent rapport de l'OCDE, celles ci ne sont pas suffisament bien prises en charge.

GILE MICHEL/SIPA

Dans les pays de OCDE, pas assez de moyens pour la santé mentale, et des conséquences économiques potentiellement désastreuses. C’est du moins ce qu’affirme la dernière étude parue sur le sujet et publiée par l’Organisation. Alors qu’une personne sur deux risque de développer une maladie mentale au cours de sa vie, elle dénonce une mauvaise prise en charge qui pourrait avoir un coût non négligeable pour l’économie.

Près de 20 % de la population affectée
Selon les dernières données, 5 % de la population serait atteinte d’une maladie mentale sévère, 15 % d’une maladie mentale plus commune. Des chiffres alarmants, d’autant qu’une bonne partie des ces malades ne sont pas soignés correctement. Ainsi, jusqu’à 56 % des cas de dépression ne recevraient pas les traitements adéquats, et jusqu’à 32 % pour la schizophrénie. Pour l’OCDE, c’est une situation intenable et coûteuse pour l’ensemble de l’économie.

La crise économique responsable
Problème : la crise économique a réduit les budgets alloués à la santé et à la recherche. Les fonds prévus pour la lutte contre les maladies mentales ne représentent aujourd’hui qu’entre 5 et 18 % de ce budget. Pourtant, depuis 2008, les états n’ont fait que des économies négligeables en ce qui concerne le secteur de la santé mentale, car le coût des soins peut représenter jusqu’à 4 % de leur PIB.

Pour ne rien arranger, la crise s’est accompagnée d’une augmentation de ces maladies au sein des populations, en raison de la montée du chômage et de la dégradation des conditions de vie. Et c’est un cercle vicieux, car les personnes atteintes de troubles mentaux graves auraient 6 à 7 fois plus de risque d’être sans emploi. Il a donc urgence.

L’OCDE recommande de nouvelles mesures, mieux ciblées et plus axées sur la prévention des maladies mentales. Les pays nordiques, les bons élèves du rapport, pourraient servir de modèle aux autres pays membres de l’OCDE. Il s’agit, par exemple, de mieux prendre en charge les plus jeunes, qui avec la crise, sont de plus en plus affectés, ou de mettre à disposition du public des informations de meilleure qualité sur les conséquences du non traitement de ces pathologies.