Il se passe des choses étranges à l'Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon. Neuf cas de cancer ont en effet été diagnostiqués au cours des onze dernières années, la plupart parmi les jeunes chercheurs du laboratoire, âgés de 27 à 43 ans. Tous s'étaient rendus dans le cadre de leurs recherches au Centre Lyonnais de Microscopie, hébergé dans le laboratoire Mateis.
Le CNRS a donc demandé à ses chercheurs de ne plus y conduire leurs expériences jusqu'à nouvel ordre, suivant le principe de précaution.
Pas d'origine professionnelle
Pourtant, il est peu probable que l'environnement de travail soit impliqué dans le développement de ces cancers. D'après l'INSA, l'origine de la maladie n'est pas professionnelle. D'ailleurs, une analyse des microscopes utilisés a été menée, mais elle a conclu le 9 juillet dernier que ces derniers « n’émettent pas de rayonnements ionisants pouvant les incriminer dans les cas de cancers détectés parmi les personnels ». L'utilisation de microscopes peut parfois comporter des risques, quand des produits radioactifs sont utilisés par les chercheurs, mais ces derniers sont formés pour les nettoyer correctement. Aucune trace d'amiante n'a par ailleurs été repérée.
9 cas isolés
D'autre part, comme le rappelle le directeur de l'INSA, Eric Maurincomme, plus de 150 chercheurs permanents et un millier de chercheurs en visite ont déjà utilisé les locaux du centre de microscopie. Le développement de neuf cas de cancer est donc à relativiser, d'autant que si les maladies diagnostiquées sont comparables en termes de gravité, ce ne sont pas les mêmes organes qui sont touchés à chaque fois. Des études complémentaires devraient être conduites afin de déterminer si des causes potentielles de cette « épidémie » peuvent être trouvées dans l'environnement de travail des chercheurs.