Un risque de transmission du chikungunya « particulièrement élevé ». Tous les signaux sont en alerte au cœur de la saison estivale, indique une publication du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de Veille sanitaire (InVS). L’ensemble des conditions propices à une épidémie en métropole sont réunies.
Déjà 126 cas importés
Depuis 2013, les départements français d’outre-mer connaissent des cas autochtones de la dengue ou du chikungunya. Au 15 juin dernier, on dénombrait déjà 80 000 cas. A l’heure où les Français de métropole voyagent vers ces zones à risque pour les vacances d’été, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme : « En cet été 2014, toutes les conditions sont réunies dans 18 départements du Sud de la France métropolitaine pour une transmission du virus du chikungunya et, dans une moindre mesure, du virus de la dengue : un vecteur compétent (le moustique tigre), un grand nombre de voyageurs virémiques, des conditions climatiques favorables à la reproduction des moustiques et à la réplication virale chez le moustique. »
La situation a de quoi alarmer : entre le 2 mai et le 4 juillet, l’InVS a déjà signalé 126 cas importés confirmés. La tendance est nettement à la hausse puisqu’en 2011 et 2012, seules 50 personnes étaient revenues des départements français d'outre-mer porteuses une infection. Et le nombre de nouvelles infections n’est pas près de ralentir : l’an dernier, plus de 2,5 millions de Français ont voyagé par les airs entre la métropole et l’outre-mer.
Les outils de lutte se multiplient
Pour lutter contre ce « risque réel d’épidémie » en France, les outils de prévention et de surveillance se multiplient. En métropole, un « Plan anti-dissémination du chikungunya et de la dengue » est mis en place. Les pontes et la colonisation du territoire par le moustique tigre (Aedes albopictus) sont également surveillées. Enfin, les cas suspects doivent obligatoirement être déclarés, tandis que la surveillance épidémiologique est renforcée lors de cette période sensible.
Au course de cette saison estivale, le dispositif de préparation et d’intervention « va être mis à l’épreuve », avertissent les auteurs de cette publication. Un nombre important de cas importés est à prévoir, et les professionnels de santé devront rester mobilisés jusqu’à la fin de l’alerte. Ils sont en effet « un relais important d’information pour le grand public » et permettront de pousser à l’adoption de mesures préventives : lutte contre les piqûres, mais aussi prévention de la formation de gîtes larvaires.