Les pesticides font décidément des remous depuis quelque temps : un projet de loi pour l’agriculture est voté au Sénat, un plan anti-pollution est lancé dans toute la France… et une nouvelle étude américaine paraît ce vendredi dans PLOS One. Réalisée par des chercheurs de l’Université de Washington, elle révèle que les gènes des personnes exposées aux pesticides pourraient transmettre les effets nuisibles de ces produits aux trois générations suivantes.
De génération en génération
Les recherches ont été effectuées sur des rats et s'appuient principalement sur un type de pesticide : le Méthoxychlore (MXC). Plusieurs études scientifiques ont déjà prouvé que ce pesticide pouvait gêner le développement et le fonctionnement de l'appareil génital. Interdit aux Etats-Unis depuis 2003 pour son caractère très toxique, ce produit reste pourtant utilisé dans beaucoup de pays à travers le monde.
En exposant des rats de laboratoire à ce produit, les chercheurs ont constaté une augmentation des risques de développer des maladies ovariennes, rénales. Les trois générations suivantes sont aussi plus exposées à l'obésité. « Ce pesticide peut affecter le mode d’activation des gènes transmis, sans subir de mutation génétique. Ainsi, si l’arrière-grand-mère est obèse ou atteinte d’une maladie ovarienne, l’arrière-petite-fille pourrait rencontrer les mêmes problèmes », conclut Michael Skinner, l’auteur principal de l’étude.
L’autisme peut être provoqué par les pesticides
D’autres études ont déjà mis en garde contre les dangers d’une exposition aux pesticides. L’une d’elles, parue le 23 juin dernier dans Environmental Health Perspectives,révélait que le risque de donner naissance à des enfants autistes était augmenté de 66 % chez les femmes enceintes exposées à des produits chimiques agricoles.
En France, les autorités sanitaires ont entrepris le premier plan d’action d’observation en 2008. Depuis, de nombreux risques de développer des maladies graves en s’exposant à ces produits ont été détectés. Le 13 juin, l’Inserm publiait un rapport dans lequel il soulignait le risque de cancer de la prostate et de maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson.