Alors que se clôt la Conférence internationale sur le Sida (IAS-2014) de Melbourne (Australie), la communauté internationale est partagée entre espoirs et regrets. Car si les traitements ont prouvé leur efficacité et poursuivent leur évolution, la stigmatisation des malades reste un frein majeur à la lutte contre le VIH.
38 gouvernements restrictifs
Idées reçues, restrictions et discriminations envers les séropositifs ont été abordées à plusieurs reprises au cours de cette conférence. Un film, réalisé par la Voix de l’Amérique (VOA), a évoqué la lente progression d’une maladie longtemps qualifiée de « peste gay ». Les clichés persistent dans de nombreux pays. On dénonce souvent les lois discriminatoires des pays africains et asiatiques… mais d’autres Etats développés, comme les Etats-Unis, sont aussi concernés. « Même dans la ville où je vis, il y a encore une stigmatisation considérable, parfois très subtile, qui empêche les gens de recevoir des soins appropriés au moment opportun », a souligné le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIH).
A ce jour, 38 pays, territoires et zones appliquent les lois restrictives liées au VIH, a rappelé un récent rapport de l’ONUSIDA. De telles discriminations ont un impact direct sur la santé des séropositifs : manque d’accès aux traitements, refus de soins, prévention lacunaire ou inexistante… Un accès équitable à des services VIH de qualité est « impératif », martèle l’ONUSIDA, autant pour le respect des droits de l’homme que dans un objectif de santé publique.
Les Comores pour l’égalité
Toutefois, la situation évolue vers une issue plus positive. La coordinatrice du gouvernement américain pour la lutte contre le Sida, Deborah Birx, a salué l’action des groupes religieux, dont l’Eglise catholique, signalent nos confrères de La Croix. Selon ses affirmations, 30 à 60 % des soins médicaux apportés à des patients séropositifs l’ont été par des groupes religieux.
A l’échelle nationale aussi des décisions plus égalitaires sont prises. Il y a peu, l’Australie s’est engagée en faveur d’un traitement équitable des personnes atteintes du VIH dans le cadre des politiques d’immigration. Les Comores, au large du Mozambique, ont également adopté une législation qui protège les personnes séropositives : leur libre circulation est garantie, de même qu’un accès aux traitements. Le nouveau cadre légal devrait, selon l’ONUSIDA, favoriser la prévention, le traitement, le soin et le soutien des patients infectés. « Davantage de pays doivent suivre l’exemple courageux et inclusif des Comores, et faire en sorte que personne ne se voie refuser des opportunités du fait de son statut VIH », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des programmes complets de prévention et de traitement du VIH, étayés par un environnement juridique favorable, contribueront à rendre possible la fin de l’épidémie à l’horizon 2030. »