En avril 2014, le Parquet de Paris avait requis un non-lieu général dans l'affaire de la vache folle. D'après ces magistrats, « aucun lien objectif et irréfutable ne pouvait être établi entre les éléments en cause et les décès. » Une décision "pas étonnante", selon la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, spécialiste des questions de santé publique qui a instruit des scandales comme celui du sang contaminé, mais aussi celui de la vache folle. « Il est tellement difficile d’établir un lien de causalité entre telle victime de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) et la consommation d’une viande en particulier », expliquait-elle récemment à la rédaction de pourquoidocteur. Quoi qu'il en soit, du côté des familles des victimes, c'était évidemment la douche froide. Et ce vendredi, c'est une nouvelle déconvenue qu'ont dû subir ces victimes.
Aucune preuve que les produits vendus contenaient des protéines animales
En effet, dix-sept ans après le début de l'enquête, les juges d'instruction du pôle santé publique à Paris ont rendu un non-lieu général dans l'affaire de la vache folle, a révélé Europe1 vendredi. Lancée en 1997, l'enquête française portait sur l'importation de bovins et de farines animales britanniques, et leurs conséquences sur la propagation de l'ESB et de sa variante humaine, la maladie mortelle de Creutzfeldt-Jakob.
Quatre personnes, des responsables d'usine de fabrication d'aliments pour bétail, avaient été mises en examen dans le dossier, certaines pour tromperie ou falsification. Une des quatre est depuis décédée.
Pour justifier cette décision, les juges ont expliqué qu'il n'avait d'une part pas été démontré que les produits vendus par ces usines contenaient des protéines animales. D'autre part, qu'aucune volonté de contourner les législations n'avait pu être caractérisée chez les personnes mises en examen.
27 Français sont morts de la maladie de la vache folle
Pour rappel, la maladie de la vache folle a provoqué dans les années 90 la mort de 26 personnes et de milliers de bovins en France. Un 27e patient décédé de cette variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob avait même été répertorié en France en 2012.
Une crise de la vache folle qui avait plombé l'industrie de la viande et généré la panique chez les consommateurs. Devant le nombre important de contaminations par l'ESB en Grande-Bretagne, la France avait en effet décidé unilatéralement en mars 1996 de suspendre l'importation de viandes bovines britanniques, décision entérinée quelques jours plus tard à l'échelon communautaire par la Commission européenne. Cet embargo français a été levé en septembre 2002.