Hamburgers, beignets, friture… Les effets de la « malbouffe » sur notre santé ont été étudiés à maintes reprises par les scientifiques. Dernièrement, une étude faisait état de la prise de poids chez une femme stressée lorsqu’elle consomme des aliments riches en graisses. Cette semaine, une nouvelle étude américaine publiée dans le journal Neurosciences souligne les risques d’un tel régime sur nos sens olfactifs.
L’odorat réduit de moitié
L’étude a été menée sur des souris, dans un des laboratoires de l’université de Floride. Pendant une période de six mois, les souris ont été nourries uniquement à base de plats très riches en lipides (graisses) jusqu’à ce qu’elles deviennent obèses. Après cette période, des tests ont été effectués de manière à déterminer leur manière d’associer une odeur avec un aliment. Les résultats ont prouvé que leurs sens olfactifs ont été grandement altérés : les souris obèses ont mis beaucoup de plus de temps que les autres à reconnaître les odeurs. Les chercheurs observent ainsi chez les souris concernées « une perte marquée de neurones olfactifs jusqu’à 50 % et de la capacité à identifier les odeurs une à une ». Ces mêmes souris ont ensuite retrouvé leur poids normal grâce à un nouveau régime que les chercheurs leur ont fait suivre. Mais leurs sens olfactifs, eux, ne se sont pas améliorés.
Des résultats incertains pour les humains
« Nous ne savons pas encore si les résultats peuvent s’appliquer aux humains », a déclaré le professeur Debra Ann Fadool, prof de biologie en Floride qui a participé à l’étude, à CBS News. Cependant, ils mettent tout de même en avant le fait « que 20 % des odeurs que nous sentons influencent nos papilles gustatives et donc notre choix des aliments ». En partant de l’hypothèse que ces résultats pourraient aussi s’appliquer aux humains, cela signifierait qu’un humain obèse, comme ce fut le cas pour la souris, verrait ses capacités olfactives diminuer et ne seraient plus capables de reconnaître les odeurs comme une personne de poids normal.
Avant de mener des travaux sur l'homme, les professeurs de l’Université de Floride ont décidé de poursuivre leur étude avec ces mêmes souris en leur faisant pratiquer une activité physique régulière de manière à déterminer si cela pourrait les aider à récupérer une partie de leurs sens olfactifs.